29 décembre 2009

Premier League 2009-2010: bilan à mi-parcours

Une saison spectaculaire et étonnante. Bien que trois des quatre big four soient dans le top four encore, ils ont tous montré beaucoup de vulnérabilité, cédant des points chacun à leur tour devant Aston Villa, Man City et même Wigan ou Fulham. Chelsea qui a fait la course en tête, était et reste le favori. C’est clairement l’équipe la plus solide. Mais, pour Chelsea, finir les matchs aller avec seulement deux points d’avance sur ManU et quatre sur Arsenal (un match en moins) compte tenu qu’ils ont battu les trois autres big four et que c’est la seule équipe du big four à avoir été épargnée par les blessures, est sans doute en deçà du plan de route. Reste donc à voir comment ils vont se passer de Drogba pendant la CAN.




Manchester sans Ronaldo reste complètement dans la course malgré une saison et un niveau de jeu moins qu’impressionnants (cinq défaites déjà soit plus que toute la saison dernière). Reste à voir s’ils vont pouvoir – comme d’habitude - accélérer pendant l’hiver et le printemps.

Peu pariaient sur un Arsenal décevant l’an dernier, ayant cédé Adebayor sans se renforcer pendant l’intersaison, et maintenant privé de son meilleur attaquant depuis la onzième journée. Les gunners ont pourtant pratiqué dans l’ensemble le meilleur football du royaume et marqué la bagatelle de 47 buts en 18 matchs. Ils restent aussi dans la course au titre, mais dégagent toujours cette impression de fragilité physique, tactique et morale lorsqu'ils affrontent ManU ou Chelsea.

Bref les big four sont un peu moins forts que l’an dernier, les small four sont compétitifs et le reste de la saison parait totalement imprévisible. Le calendrier a gratifié Arsenal d'une période folle avec, entre le 27 janvier et le 10 février, Aston Villa puis ManU, puis Chelsea, Liverpool et Porto en Champion's League. Le match à Chelsea, 7 février, aura lieu après la fin de la CAN donc avec la menace Drogba tandis que même si Arsenal recrute un nouvel attaquant en janvier, il risque de n'être pas prêt à jouer durant cette période contre les principaux adversaires.



Les ‘small four’ font le spectacle

Les outsiders traditionnels des saisons récentes, Aston Villa, Tottenham, Manchester City, Everton, mettent du sel cette saison, bénéficiant de la fragilité des big four.

Avec un recrutement ‘galactique’ l’été dernier (100 millions pour Tevez, Adebayor, Kolo Touré) en plus de Robinho, Bellamy, Gareth Barry, Shay Given, Manchester City était sensé jouer le top four voire se mêler à la course au titre, et c’est ce qu’ils ont fait pendant le premier tiers, avec seulement deux défaites au compteur, battant Chelsea et Arsenal, nul à Liverpool, et ne perdant le derby Mancunien à Old Trafford que 4-3 après six minutes d’arrêts de jeu. Mais City a ensuite enchainé six nuls de suite contre des petites équipes, pour finir sixième à 10 points de Chelsea (32 points, un match en moins). La grande star est comme prévu Tevez (10 buts dont 7 en championnat) plutôt qu’Adebayor toujours irrégulier et sujet aux problèmes de discipline. Ce début de saison tout à fait décent n’a toutefois pas satisfait le nouveau propriétaire, un milliardaire arabe, et l’entraineur Mark Hughes a été remplacé brutalement par Mancini fin décembre. On voit une fois de plus que gaver un club moyen de stars ne fonctionne pas si la gouvernance du club se résume aux l’impatience et les caprices d’un propriétaire étranger au business du sport et dont c’est la danseuse. La seule exception à cette règle a été le Chelsea de 2004-2005 mais il y a avait le ‘special one’ aux manettes pour gérer les stars.

Tout le contraire d’Aston Villa, qui devient de plus en plus fort chaque saison, sans star, grâce à la stabilité de son entraineur Martin O’Neil, de ses jeunes internationaux anglais (Ashley Young, Agbonlahor) et de ses cadres (l’excellent gardien américain Friedel, Dunne, Davies, Heskey). Ils méritent amplement leur quatrième place à mi-parcours. L’an dernier, Aston Villa semblait bien accroché à la quatrième place, devant Arsenal avant de subir un mauvais printemps et de finir sixième. Cette année ils ont déjà battu Liverpool et United à l’extérieur, Chelsea à domicile, et sont bien partis pour devenir la première équipe en vingt ans à battre chacun des big four dans la même saison.

Tottenham sur le papier est presque aussi fort que City cette année. Un bon entraineur, Redknapp, et une tripotée de bons joueurs offensifs: Defoe, Jenas, Crouch, Keane, Modric, et leur Walcott à eux, Lennon. Ils ont passé presque toute la première partie de saison dans le top four mais leur irrégularité traditionnelle leur a fait perdre des points : typique des Spurs leur victoire 9-1 contre Wigan (5 buts de Defoe) suivie d’un défaite 0-1 contre Wolverhampton.
Le quatrième des small four, Everton, cinquième l’an dernier, est totalement dans les choux cette année: 14ème avec 19 points (18 matchs). Ils ne se sont jamais remis de leur humiliation de la première journée, 6-1 à domicile contre Arsenal.

Arsenal

Arsenal comme d’habitude, a soufflé le chaud et le froid. Comme beaucoup j’ai été choqué qu’on ait laissé partir Touré et Adebayor à City (un concurrent direct pour les places européennes), remplaçant Touré par Vermaelen (une satisfaction) et Adebayor par… personne, après que la piste Chamakh eut été abandonnée. Comme d’habitude Wenger promettait qu’il pourrait faire plus avec moins, grâce à la maturité de ses jeunes. Comme d’habitude le jeu du début de saison fut brillant, malgré les deux défaites des journées 3 et 4, un peu imméritées, à United et à City, et comme d’habitude les blessures ont frappés en novembre (Persie, Clichy, Gibbs, Bendtner), révélant le manque de profondeur de l’effectif: fin de saison pour van Persie qui avait été le meilleur joueur des 11 premières journées (7 buts). (C’est par exemple sur un exploit individuel de van Persie qu’on prend trois points à Fulham contre le cours du jeu). Bendtner étant blessé pour deux mois au même moment, Eduardo n’a pas été capable de compenser cette double absence : deux défaites et zéro but contre Sunderland et Chelsea pour les matchs 12 et 13. Ce dernier match, 0-3 à domicile a été particulièrement douloureux. Comme l’an dernier dans la même rencontre (1-4), les joueurs d’Arsenal avaient l’air de petits garçons impuissants contre l’acier et l’organisation d’Essien et Terry, et l’efficacité d’un Drogba. Le déni de réalité dans les déclarations d’après-match de Wenger, mettant la défaite sur le dos de la malchance, avait aussi de quoi inquiéter. Mais, curieusement, après ce point bas, Arsenal a rebondi, marquant 13 points sur 15 dans les 5 matchs suivants (dont les victoires contre Aston Villa et à Liverpool) tandis que Chelsea perdait à City et laissait échapper des points contre Everton, West Ham et Birmingham.

Chaud et froid classique d’Arsenal et de Liverpool cette saison. Après un début calamiteux, Liverpool réalise une brillante première mi-temps à Anfield devant un Arsenal inexistant. Le score 1-0 aurait pu être beaucoup plus lourd pour Arsenal. Je quitte le pub totalement écœuré et je boycotte la deuxième mi-temps. Résultat plus tard sur bbc.co.uk : Liverpool 1, Arsenal 2. Incroyable. Liverpool est retombé dans sa nervosité et Arshavin marque un but superbe venu d’ailleurs, lui qui avait été le bourreau des Reds l’an dernier (4 buts). On a appris par la suite que Wenger avait hurlé dans les vestiaires à la mi-temps. ‘Je ne l’ai jamais vu comme ça’, déclara Fabregas.

Satisfactions cette saison: Song, le poumon de l’équipe a presque pris la dimension qu’avait Flamini avant son départ. Diabi, traditionnellement irrégulier et souvent blessé, est encore loin du grand Vieira, mais c’est probablement sa meilleure saison jusqu’à présent (5 buts en 13 titularisations). Arshavin est devenu le chouchou du public : un gars mature et intelligent, qui ne doute jamais et marque des buts spectaculaires (6 en championnat) et qui mouille le maillot. Fabregas, enfin, plus que jamais, est le joueur indispensable et l’âme de l’équipe. Déjà 12 buts dont 9 en championnat et quelques buts fantastiques comme le coup franc contre Aston Villa (deux buts en 27 minutes sur le terrain) et l’action personnelle contre Spurs. Autre satisfaction cette année, Ramsey, et Vermaelen qui s’est imposé immédiatement aux coté de Gallas.

Les déceptions: Eduardo et Vela qui ont beaucoup raté, malgré un assez important temps de jeu. Walcott et Nasri ont peu joué en raison des blessures. Les blessures d’Almunia et Fabianski en tout début de saison ont donné leur chance au troisième gardien Vitto Mannone qui a commencé par quelques performances épatantes avant d’atteindre son point d’incompétence devant West Ham, mais le jeune italien a un gros potentiel. Almunia tient maintenant bien son rang parmi les meilleurs gardiens surtout depuis que Czech et Reina ont baissé d’un ton.

Au total Arsenal a marqué 47 buts en 18 matchs, meilleur attaque devant Chelsea (43 buts, 19 matchs) et ManU et Spurs (40 buts chacun en 19 matchs) sans posséder aucun des 6 premiers marqueurs (Defoe et Drogba leaders avec 13 buts devant Rooney, Bent, Torres, Saha). Comme d’habitude depuis le départ de Thierry Henry, ce sont tous les joueurs qui peuvent, et doivent, marquer.

38 points c’est 7 points de plus que l’an dernier après 18 journées. Arsenal est donc toujours dans la course, mais pour qu’on ait une chance d’aller au bout il faudra réunir trois conditions: qu’on recrute un véritable buteur pour remplacer van Persie, que Fabregas ne se blesse pas et que Gallas/Vermaelen ne se blessent pas. La chance d’Arsenal c’est que ManU est visiblement moins fort que l’an dernier et que Chelsea n’est pas toujours le rouleau compresseur annoncé.



En Champion’s League, Arsenal s’est qualifié facilement dans un groupe facile, et jouera Porto en février. En Carling Cup, j’ai vu avec Teun à l’Emirates la victoire de l’équipe B contre le B de Liverpool. Un très bon match où se sont mis en valeur les jeunes Craig Eastmond et Fran Merida et où les défenseurs centraux B, Sylvestre et Senderos, ont encore montré leurs faiblesses. Mais les petits gars se sont fait battre au tour suivant à City qui devient décidément notre bête noire. En FA cup, nous jouerons West Ham le 3 janvier.

C’est tout de même frustrant de devoir si souvent consulter la rubrique 'Injury News' avant toute autre. Je suis obligé d’avouer que pour moi les ‘break’ internationaux, c’est une semaine d’anxiété: espérer, avant toutes choses, que Fabregas, van Persie, Sagna, Arshavin etc. ne se blessent pas. Wenger, victime récurrente de blessures internationales de long terme (Walcott, van Persie) se pose en champion du football de club contre le foot international et a fait un pas de plus en attaquant la fédération néerlandaise suite à la grave blessure de van Persie en match amical – pour que la fédération néerlandaise paie au moins le salaire de van Persie pendant les longs mois d’indisponibilité du joueur.

Le big four

On peut raisonnablement espérer que Chelsea et ManU vont continuer de perdre des points et que le titre se jouera à un niveau le plus bas depuis 10 ans. Chelsea, après un départ météorique (7 victoires dans les 7 premières journées) a ensuite enregistré trois défaites et a récemment montré des hésitations défensives étonnantes. Au total ils n’ont pas réussi à conserver une avance importante en tête avant le début de la CAN qui va les priver de plusieurs joueurs clefs (Drogba, Essien, Mikel, Kalou) pendant plusieurs semaines.

Manchester United semble avoir beaucoup perdu de percutant suite au départ de Ronaldo. Au niveau défensif, entre blessures et méformes le trio Ferdinand-Vidic-Van der Sar est loin d’avoir brillé autant que l’an dernier. Déjà cinq défaites soit plus que toute la saison dernière. Vu le niveau de jeu de ManU, et l’épidémie de blessures qui a frappé la défense, ils peuvent s’estimer heureux de se retrouver à deux points de Chelsea à la mi-temps. Rooney marque, Giggs et Scholes ont encore marqué des buts décisifs, mais ManU fait l’effet d’une équipe vraiment vieillissante.

Liverpool enfin connait une saison en enfer jusqu'à présent. C'est la principale victime de la montée des small four. Septième à douze points de Chelsea, avec déjà 7 défaites, notamment contre Aston Villa et Tottenham, et éliminés dès le premier tour de la ligue des champions. Les bookmakers prennent des paris sur le départ de Benitez au Real. Cependant, il faut être juste, peu d’équipes auraient fait beaucoup mieux avec leurs deux meilleurs joueurs, Torres et Gerard, blessés ou diminués pendant l’essentiel de la période. Que feraient – que vont faire ? - Chelsea sans Drogba, ManU sans Rooney, Arsenal sans Fabregas? Un retour en forme de leur deux joueurs emblématiques pourraient remettre Liverpool sur les rails du top four voire, pourquoi pas, dans la course au titre de cette folle saison.

6 décembre 2009

why we love disaster movies

First, Time Out's Review of '2012' the latest disaster movie by Roland Emmerch

Let’s get the sniffy movie-snob protests out of the way. Yes, ‘2012’ is infantile. Yes, it treats the deaths of six billion people as little more than a tragic footnote. Yes, it’s about as interested in subtlety, narrative invention or character development as the Corkscrew at Alton Towers. But what a ride. There are moments – sights, sounds, special effects – that have never been seen or imagined before, sequences of staggering complexity, immaculate detail and breathtaking scale. In summary, it may seem like just another disaster movie, but this one is bigger, louder, crazier and more wildly exhilarating than anything previously attempted, even by Roland ‘Independence Day’ Emmerich’s own smash ’n’ grab standards.

The plot is little more than a framing device, the MacGuffin something to do with sunspots, plate tectonics and the Mayan calendar. The closest we have to a hero is John Cusack’s shambolic failed author Jackson Curtis, whose attempts to save his estranged family from a fiery death somehow involve Russian plutocrats, Himalayan plane crashes and Woody Harrelson in a fez.

But nobody goes to a movie like this for the storyline. This is disaster porn, and unashamedly so: pavements crack, buildings topple, crowds flee, planes plummet and world leaders scramble to save their own skins as the planet goes to hell in a handcart. Posterity will not be kind to ‘2012’ – and it definitely won’t work on DVD – but catch it on the biggest, noisiest screen available and approach it on its own terms, and it’ll knock your socks off.

My view

Thinking of the attraction most of us feel for silly disaster movies, I would relate to the building toys we all play in childhood. Maybe that’s the secret of Lego’s success, Lego structures break easily and tumble without damaging the blocks themselves. Building the blocks was fun, but the best part was always destroying the whole thing with a ‘giant’ furry rabbit in the role of the space monster. Same with sand castles. Same with Sim City: we like that the random tornado rampages the city that took hours to build. Calvin of Calvin & Hobbes is a wonderful 6-year-old destruction junkie.

On top of the very deep guilty pleasure we feel while watching the destruction of New-York, Tokyo or, like here, the whole world, in the safety of the playground and the comfort of the cinema seat, such shows probably have a social element. We feel guilty for all the greed and injustice and ecological disasters we have caused. Some sort of fictional natural revenge on mankind soothes our anguish just as Gods’ destructive anger in the old testament. The Father punished us and then at the last moment spared mankind; we feel better leaving the theatre. Our pleasure was not only the sadistic regressive joy, we feel morally justified, slightly mortified. There’s hope in mankind and family; it’s never too late to come to terms with daddies and ex-husbands.

Talking of the old testament, the Time Out review fails to mention the explicit reference to Noah’s ark. That’s the most explicit reference I have come across yet in modern disaster movies, even if biblical flooding is perhaps the blueprint of every disaster story (Spoiler coming). Flooding, as a side-effect disaster, was already in the two asteroid movies Armageddon and Deep Impact and also the first explicit ‘global warming’ disaster movie The day after tomorrow. This time, it’s not actually global warming that’s causing the flooding, it’s the inside of the globe that’s warming, melting the upper crust and causing tectonic plaques to sink in the ocean (if I got it well), but the metaphor of global warming flooding remains.

The Noah twist is actually fun here: we kind of assume that mankind will flee in a spaceship, but it turns out to be in actual, huge ships. And elephants and giraffes are on board too. The big Meccano have been built secretly in the Chinese Himalaya (mount Ararat was not high enough this time), but curiously, Yankees and Westerners seems to be in charge on board; I am not sure the Chinese would be that gracious to foreigners. Maybe one of the next Emmerich flicks will explore a spatial ark - Wall E did it brilliantly...

There must also be something with the family reunion plot that is always the background of such movies. All Spielberg films have that for instance. Whether it’s aliens or dinosaurs who are attacking, a divorced man, failed writer or obscure scientist, with low self esteem repents, saves his family and saves day at the same time. In the end, if he survives (generally he does against all odds), he wins back his ex-wife and kids, restores his dignity fatherly image and his virility. Around the male hero and his kids/ex-wife, side-kicks die in horrible, cowardly or heroic fashion. Here the ‘other man’, although a good guy, disappears conveniently a bit before the end. Secondary plots always include elderly fathers estranged from their adult kids and ‘coming to terms’ just before death.

Read Emmerich's unrepentant guide to make a disaster movie on Time Out.

19 avril 2009

les oreilles du chef de l'Etat

Entendu sur France Info à propos d’une manifestation du ‘collectif des précaires’ devant un magasin du groupe LVMH offrant des stages non rémunérés de 12 mois’. Commentaire du journaliste : ‘Hier ils n’étaient qu’une dizaine. Ils espèrent malgré tout que cela suffira à chatouiller les oreilles du chef de l’Etat’. Un tel commentaire ne parait plus incongru en France. Le réflexe des groupes d’intérêt et de la presse d’en appeler directement au ‘chef de l’Etat’ et à nul autre autorité ou corps intermédiaire, à tout propos, a commencé il y a peut-être dix ans mais il s’accéléré et systématisé depuis l’élection de Sarkozy en 2007, quand il est devenu clair que le Président encourageait le petit peuple à en référer à Lui. Il est intéressant de constater que dans ce reportage, c’est la journaliste et non pas le responsable syndical interviewé, qui ‘en appelle’ au chef de l’Etat.

La méthode est désormais bien connue : ile Président entouré d’un petit groupe de conseiller sélectionne une fois par mois, de manière apparemment aléatoire un sujet une cause ou un groupe, réagissant à l’actualité, et c’est ‘l’opération coup de poing’ court-circuitant les ministères responsables. Le Président ‘se rend sur place’ pris d’une sainte colère et annonce la création d’une ‘Commission’, d’un ‘Plan’ ou d’une ‘loi’.

Je ne veux pas dire que ce style de gouvernement médiatique, en bousculant (apparemment) la bureaucratie, est nécessairement toujours mauvais. Je ne dis même pas ici que je désapprouve toujours les décisions prises par Sarkozy. Mais ca me rend malade de voir la démocratie régresser à ce point depuis une dizaine d’année, la litanie des revendications catégorielles, l’incompétence de la presse, un chef de l’Etat qui est non seulement désormais ouvertement le chef de l’exécutif mais aussi, plus que jamais, le patron du législatif et du judiciaire (au lieu d’être l’arbitre et le défenseur de ces pouvoirs), et enfin, donc, l’infantilisation du réflexe démocratique. On en ‘appelle’ au Président, comme en d’autre temps, au Maréchal, ou au jugement de Saint Louis sous son arbre. La berlusconisation de la vie publique. Une forme de monarchie élective et médiatique – menant tout droit au bonapartisme ? – progresse à grands pas.

31 janvier 2009

recession deals

It’s been several weeks now that one of the local cafés of Camden Town where I buy sandwiches advertises a ‘recession deal’ or ''credit crunch special' offer of the day. For instance 'hot drink and pain au chocolat for £2!' So I guess we are now officially in the thick of it.

As for the consequences on advertising spending – and advertising revenues for media owners – they will be disastrous in 2009. We currently believe that total ad spending will shrink between five and six per cent in 2009 compared to 2008 which was already down [this was before IMF downgraded GDP forecasts from -1.3 to -2.8].

Whatever the economic slowdown, advertising markets will do worse. They are fundamentally volatile and amplify economic fluctuations. Why this relation between advertising markets and the economy? I see at least three fundamental reasons.

First, marketing spending is the easiest cost to cut in the short term when managers are anxious to limit operational losses. Among marketing expenditure, this is especially true for brand display advertising, whilst, on the other hand, direct marketing may be maintained as a way to support sales in tough times; and online search may grow even further because of its superior scalability and accountability. Mediabuying agencies try their best begging advertisers to hold their nerves in adversity, warning that dropping brand advertising could jeopardize years of brand-building investments and leave the way to competitors; quoting virtuous stories of marketers who kept investing during a slump and came out stronger. This has little or no effect on and they are being judged by general on their ability to cut or optimise the advertising costs during such a period. The maths are obvious: if your revenues fall by ten per cent and all other costs (rentals, payroll etc.) are fixed in the short term, one of the few disposable expenditures is advertising, and, since it is relatively small at the scale of the company, the cut has to be much higher than ten per cent to make any significant impact on the bottom line.

It’s tempting to be cynical about this and say that if marketers did really believe in the power of advertising they would actually increase spending in tough times, instead of cutting. However big brands actually fight for market shares rather than for volumes. Therefore marketing managers are being rational in cutting adspend when they anticipate – as it is the case - that their brand competitors will also cut their marketing spending, and the shares of voices will remain unchanged. That is a classic case of cross-expectation and me-too behaviour pattern fuelling spiralling deflation

The second reason behind the volatility of advertising is that ad spending is concentrated around a limited number of big consumer brands in a handful of BtoC sectors, and these are disproportionately affected by the recession. Anxious consumers cancel new cars, new couches and new TVs; they go for no-brand products and hard discount stores.

In the US in 2008, automotive advertising alone (dealers and manufacturers) accounts for approximately 25 per cent of broadcast television’s revenues. A combination of fuel inflation and then credit crunch have hit sales like never before in 2008, resulting in 20-25 per cent cuts of advertising spending.
In the UK, the retail sector has maintained advertising expenditure in the first half of 2008 but since Q3, following the collapse of Savvi and Woolworth and the weakness of M&S, things are going to get much tougher in 2009 ; it was indeed anticipated that retailers would reduce their spending but if it turns out that some them simply disappear, we are reaching deeper waters in terms of ad recession. In any sector with major casualties, surviving brands will certainly not increase their own spending and so compensate for the dead - quite the opposite if they see the level of competition reduced.

A third reason is that advertising is essentially a fixed-capacity, fixed-costs activity like air transport. Whether they carry ads or not, TV channels and outdoor billboards cost about the same to produce and maintain. Therefore the volume and price of ad bookings is subject to yield management and volatile prices, despite facial rate cards. In periods of weak demand many media owners are tempted to drop prices while advertisers and their agencies are good at negotiating bargains.

In this context, how are ad-funded businesses likely to fare the storm, compared with other media/entertainment sectors? There are three categories of media/entertainment companies: those living on subscription-based services like pay TV or broadband; those living on discrete consumer sales, like theatrical exhibitors and DVD publishers/retailers; and finally those living on audience and advertising sales.

The first category, although not entirely immune from recession effects, is likely to be better off because subscribers are cannot leave overnight and face exit barriers ; and staying at home and watching football or movies on Sky – for which you are already paying every month anyway - is after all the cheapest way to spend a family evening. BSkyB reported excellent results in the last quarter of 2008, and announced it would hire 1,000 new staff in 2009.

The second category, living on discrete consumer sales have more to worry about: going out or buy yet another DVD is the kind of small luxuries that are easy to cut. When your PVR is full of recorded movies you haven’t watched yet, why buy yet another DVD?

Compared to these, we would argue that the worst place to be these days is the third category: being a media owner exclusively or predominantly financed by advertising revenues.
And the best place to be these days? Perhaps a cheap café in Camden Town.