30 décembre 2006

Scoop, de Woody Allen


I just had my annual dose of black screen and white letter titles: 'Casting Juliet Taylor', 'Executive producers Jack Rollins & Charles H. Joffe'. Long story short, I just saw the latest Woody Allen. Some years ago the Woody Allen Day was most loved annual ritual, and I always managed to see it on the release day. But then I was disappointed lately. Anything Else was his worst film ever, and Match Point was worse. At least Anything Else was weak in a Woody Allen way; Match Point had almost nothing of the things I love in his work, and was simply boring.

So after several successive disappointments in recent years, I was not too keen on a new London-based film, with watch-my-tits what-s-her-name in the starring role. I was even contemplating boycot, can you imagine.

But finally I saw it and pheww! I enjoyed it. Good old uncle Woody is back with a vengeance in this smart funny crime comedy with lots of silly Jewish one-liners in it ('I was raised in the Hebraic religion and then I converted to Narcissism').

Magic is back and I love this theme in Allen's films and plays (The floating light bulb). Woody is visibly having a lot of fun playing a magician again. Actually you may know that being a movie director was only Woody's third favourite career choice. He became a director because he was not good enough as a magician and too clumsy for base ball.

What about little Scarlett? Well she is not as good and funny as Diane Keaton (or Mira Sorvino or Judy Davis or Diane Wiest), but she does the trick being super cute (and more convincing at it than in the femme fatale role of Match Play). Take a gorgeous young women and put glasses on her nose, and you get an adorable blonde kid; Woody just applied the Marylin recipe.

So how does this film rank in Allen's filmography (I don't like this word but cannot find another one right now)? OF COURSE it is far from being one of his great films and in fact it is increasingly unlikely he'll do one masterpiece again before he dies, but I am happy enough if he can give us a smart entertaining comedy like that every year.

At the same time, I feel a bit sad at the idea of a 70-year-old migrant worker. It is a pity that the Brooklyn-born had to leave Manhattan and go to Kensington to beg for new financing and pay his new baby star - maybe he is doing her - the old fool. The lonely grumpy greying magician lost in translation in Kensington and driving on the wrong side, is uncle Woody.

funny English bets

Betting is more than a sport in England; it is something of a way of life. Bookmakers are allowed to take bets on just anything; not only sports, horse races, dog races, but anything about public life, weather, and your own personal life if you want. For instance many parents bet on their kid playing for Liverpool or for England one day. I already mentioned the man who won £25,000 after betting on a Liverpool goal from behind the middle line.
Many other crazy bets are taken every day.

A very popular one is 'white christmas in London': will there be a snow flake in London on 25/12. This year, the odd was 10/1 ten days before; finally it didn't snow.

Tony Blair will grow a moustache in 2007? 8/1.
Scientific proof that Nessie exists and is alive: 66/1.
Scientific proof of the existence of intelligent extra-terrestrial life: 500/1.
The archbishop of Canterbury officially announcing the second coming of Christ: 1000/1.

29 décembre 2006

'The prairie home companion' by Robert Altman


C'est la dernière séance d'une émission de radio dans l'Amérique des grandes plaines, du côté de Saint Paul, Minnesota. On est pas très loin de Fargo (Nord Dakota) ou Madison (Sud Dakota), avec ses paysans d'origine norvégienne.

The Prairie Home Companion c'est le nom de ce programme hebdomadaire de chanson country, diffusé en direct et en public depuis un vieux théâtre, depuis la nuit des temps, depuis l'âge d'or de la radio. Ce genre d'émission décontractée, avec animateur chantant et débitant les réclames entre deux chansons, a disparu depuis environ 50 ans partout ailleurs, mais la nouvelle n'est pas parvenu jusque dans le Minnesota. Les propriétaires de la station ont décidé d'aller se dorer en Floride et leurs enfants ont illico décidé de vendre le théâtre pour en faire un parking, supprimant du même coup l'émission. Mais tout le monde fait semblant de rien, dans la tradition des paysans stoiques du mid-west qui pensent que si on ignore une mauvaise nouvelle, elle finira par s'en aller d'elle-même.

On fait la connaissance de la troupe des habitués entre deux âges. Les soeurs Yolanda et Rhonda Johnson (Meryl Streep et Lily Tomlin) nous servent des 'old favourites' sentimentaux (chansons d'amour dédiées à leur maman, chansons sur Jésus, hymnes au Mississipi...); le duo de cow-boys 'Dusty et Rusty' (Woody Harrelson et John C. Reilly) jouent des airs de country et débitent des mauvaises blagues de comique troupier; le vieux et vénérable crooner local (LQ Jones) poussent la chansonette d'une voix fragile. Ils vont tous se retrouver au chômage à l'issue de cette soirée. Cette collection de fossiles vivants, et attachants, réunis autour de l'animateur GK, est l'équivalent rural de la famille d'éclopés du music hall rassemblée par l'impressario new-yorkais Danny Rose dans le film de Woody Allen.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue dans ce film; c'est juste le récit de la dernière soirée, sur scène et en coulisse. Précisons d'ailleurs une chose pour ceux qui se font une idée cynique et sarcastique voire 'anti-américaine' de Robert Altman d'après ses films les plus connus (Short cuts, MASH, Nashville, Un mariage, The player...): l'objet du film n'est pas de se moquer des chanteurs ruraux ou des gens de la Little America, ni de les encenser d'ailleurs. Il s'agit juste d'une chronique tendre, légère et nostalgique de l'Amérique populaire, qui a peu chanté depuis l'après guerre, dans un ton très proche du charmant Cookie's Fortune (1999). Altman n'est pas un cynique qui se serait subitement ramolli au seuil du grand départ. Son film s'inscrit dans une longue tradition de comédies nostalgiques et documentées, de Broadway Danny Rose et Radio Days de Allen, Honky Tonk Man de Eastwood, O brother where art thou des Coen ou Kansas City d'Altman lui même (natif de cette autre ville du mid-west). Country, swing, blues ou jazz, c'est toujours un hommage aux artisans de la musique populaire américaine - certains penseront 'par opposition aux usines hollywoodiennes et au star system'; peut-être, mais là n'est pas le propos d'Altman et de tout ces films.

J'ai évité de lire les critiques qui j'en suis sûr nous font le coup du 'film-testament'. Evidemment ils ont des éléments: c'est une histoire de baisser de rideau; le thème de la mort parcoure nonchalament le film sous la forme d'un joli fantôme qui n'aurait pas déplu à Brassens (Virginia Madsen); c'est un hommage sans ironie au petit monde du divertissement; et puis on pourrait voir dans le vieux séducteur à barbiche blanche qui meurt en coulisse, un sosie de Altman lui-même mettant en scène sa mort, survenu quelques mois seulement après ce tournage... Les mêmes critiques people avaient déclarés que The Dead (Gens de Dublin) était le 'film testament' de Huston, par exemple. Je conteste ça; je ne veux pas savoir dans quel état de santé ou état d'esprit était le type quand il a écrit ou réalisé un film. Altman, comme Huston, aimait la vie et aimait son métier; ils étaient tous les deux des gars qui ne se prenaient pas trop au sérieux et étaient exempt de la maladie de la gravité. Je suis sûr que l'un et l'autre espéraient faire encore d'autres films; comme le montre encore The Prairie Home Companion, Altman - comme Huston, come Eastwood, comme Allen, se considérait comme un artisan conteur et amuseur, et non pas, comme on a toujours tendance à le penser en Europe, comme un intellectuel à 'message'. Ce que Altman 'avait à dire', il l'a dit avant - comme dit Juliette.

La meilleure preuve en l'occurrence est que ce film est effectivement autobiographique, mais foin des métaphores testamentaires, c'est la vie d'un autre dont il s'agit! Le scénario a été écrit par Garrisson Keillor, natif de Anoka, Minnesota, de famille scandinave, qui en 1974 lançait l'émission radiophonique The Prairie Home Companion à Saint Paul. GK joue donc son propre rôle de présentateur-animateur dans ce script inspiré par sa carrière, et plusieurs musiciens et chanteurs à l'écran sont véritablement des types qui jouaient dans ses émissions. Voilà pour le film-testament: Altman a mis en scène le script de Garrison Keillor.

Le principal suspense du film c'est oui ou non GK va-t-il faire un speech à la fin de l'émission, pour rendre hommage au vieux chanteur qui vient de mourir en coulisse, dire adieu et merci aux auditeurs, se rebeller contre les patrons de la stations qui arrêtent l'émission? Va-t-on avoir un grand moment d'émotion lacrymale? Eh bien non, Dieu merci rien de tout cela. A la fin, GK dit au revoir, merci, à la semaine prochaine avec le ruban adhésif rub-o-matic, prions dieu pour qu'il arrose les champs de maïs et gardons notre humour au sec. Pour le coup, Altman n'aurait pas dit autre chose.

Voilà pourquoi j'aimé cette petite comédie sentimentale et sans prétention; on est certes un peu dans le mélo (ce qui d'ailleurs pour moi n'est pas une insulte), mais on reste dans l'ensemble au sec. Quelques faiblesses sérieuses et évitables, cependant. D'abord le personnage de Kevin Kline cabotin absolument inutile; ensuite le personnage du joli fantôme et le recours au 'magical realism' qui alourdit le film; enfin la mort du vieux crooner en coulisses, si elle reste traitée légèrement, est une métaphore redondante. Le film aurait gagné à être encore plus simple et encore plus documentaire.

24 décembre 2006

mi-temps de la saison en premiership

C'est ma deuxième saison en Angleterre et pour l'instant, au niveau footballistique, elle ressemble beaucoup à la première. Après 19 journées, les quatre premiers sont les quatre 'grands' clubs, et pratiquement dans le même ordre que le classement final de la saison dernière. La seule différence est que Manchester United est 2 points devant Chelsea, ce qui promet une belle bagarre d'ici la fin, alors que l'an dernier Chelsea dominait sans partage. Comme l'an dernier Liverpool, Arsenal, Tottenham, Everton vont se battre jusqu'au dernier jour pour arracher les troisième et quatrième places. Liverpool, 3ème, est déjà à 13 points de Chelsea.

Il faut admettre que Manchester et Chelsea pratiquent tous les deux un football magnifique cette année. Après 19 journée, ils ont respectivement 47 et 45 points sur 57 possible et deux défaites chacun (Lyon a atteint le total hallucinant de 50/57 pour une défaite). Ils ont en commun d'avoir peu ou pas de blessés et plusieurs joueurs qui explosent véritablement.

Sir Alex vient de fêter ses 20 ans à la tête de United et il a une équipe superbe. Couillu comme toujours il n'a pas hésité la saison dernière à virer deux joueurs emblématiques, Roy Keane et Ruud van Nistelrooy (comme il avait viré Beckham avec perte et fracas). Et aucun grand joueur n'est revenu renforcé l'effectif à l'intersaison. Tout le monde pensait qu'après l'épisode Ronaldo-Rooney pendant Portugal-Angleterre, Ronaldo n'allait jamais pouvoir continuer de jouer pour Man U. Finalement Ronaldo est clairement dans le top 3 des meilleurs joueurs de la Premiership jusqu'ici. Scholes est aussi à son meilleur niveau (il vient de marquer un but fantastique contre Aston Villa), Giggs aussi, Rooney s'est bien repris après un début timide, et le club a même eu la satisfaction de voir revenir le courageux Ole Gunnar Solksjaer qui était blessé depuis des années. A noter que mine de rien ManU est désormais le club le plus français du championnat, devant Arsenal, puisqu'il y a trois français dans le onze majeur (Saha, Silvestre, Evra). Le seul problème de Manchester est que ça les agace de voir que c'est désormais Chelsea et plus ManU le 'villain' de la Premier League, un club mauvais garçons et de manager arrogant que tous les autres détestent et voudrait voir tomber. C'est Gary Neville qui a déclaré ça en ajoutant que Manchester compte bien récupérer au plus vite son statut d'équipe la plus haie d'Angleterre.

Chelsea est moins facile mais plus spectaculaire que l'an dernier. Drogba est exceptionnel; sans aucun doute le meilleur joueur en Europe cette saison. Chelsea est moins dominateur mais fait montre de plus de panache quand ils se lancent à l'assaut du but adverse dans le dernier quart d'heure. C'est comme ça qu'ils sont revenu au score contre Arsenal et qu'ils ont récemment gagné in extremis contre Newcastle (1-0), Aston Villa (2-3), Wigan (2-3).

C'est par un pur miracle que Arsenal a pu conserver un point à Chelsea. Après l'ouverture du score par Flamini contre le cours du jeu, Chelsea a déclenché un blitzkrieg impressionant, sanctionné par un tir de loin de Essien et deux poteaux de Lampard et Essien pendant les arrêts de jeu. Ce match nul était un pur hold-up.

La saison d'Arsenal est décevante et crispante. Il est normal qu'on soit derrière Chelsea et Manchester au vu des effectifs, mais l'écart considérable dans le niveau de jeu fait un peu mal au coeur. Même avec Henry, Gallas et Touré qui étaient absents contre Chelsea, j'ai le sentiment qu'on n'aurait pas pu faire beaucoup mieux. Depuis le départ de Vieira, Bergkamp et Pirès, trop repose sur les épaules d'Henry, capitaine, buteur, l'un des seuls joueurs d'expérience avec Gilberto et Lehmann. Et manque de bol, Henry est sorti de sa méforme de début de saison pour se blesser au cou (?). Mais lorsqu'il était là, Henri n'a pas eu cette saison son impact habituel. En son absence, l'équipe s'est serré les coudes autour de Gilberto et a eu certains des ses meilleurs résultats dont la victoire à Manchester. Voilà le bizarre paradoxe de cette saison: Arsenal a fait de (très) bons résultats contre toutes les grandes équipes: victoire à Manchester, match nul à Chelsea et victoires contre Liverpool et les Spurs (nettement moins brillantes que le score laisserait penser, 3-0 dans les deux cas). A côté de ça, on a perdu des tas de déplacements contre des équipes modestes comme West Ham (18ème), Manchester City (15ème), Fulham (12ème) et, pire, on a déjà fait 5 matchs nuls à domicile (contre Aston Villa, Newcastle, Portsmouth etc) pour 5 victoires... Plus paradoxal encore, on alterne les résultats flatteurs voire chanceux (Chelsea) et les matchs nuls à domicile incroyablement malchanceux (où maladroits dans la finition).

Pour la première fois en dix ans de règne Wenger, certains commencent à douter de l'infaillibilité de nos deux dieux, Thierry et Arsène. La presse commence à se poser des questions sur la politique de recrutement extrêmement risquée d'Arsène. Plusieurs très grands joueurs expérimentés sont partis, le seul grand joueur d'expérience arrivé a été Gallas (plutôt satisfaisant) et tous les autres ont été de (très) jeunes joueurs. Certains match ont été joués avec une défense de moins de 21 ans. Au milieu des Djourou (19), Eboué (22), Clichy (21), Senderos (21), Kolo Touré est presque un ancien du haut de ses 25 ans. Beaucoup commencent à se demander où est passé l'argent des ventes de Vieira, Pirès, Campbell. Parmi les autres nouveaux des deux dernières années, Hleb est pas mal mais il ne marquera jamais autant que Pirès. Et on a très peu vu Rossicki et Julio-Baptista. Arsène a déjà prévenu qu'il ne recruterait pas au mercato. Arsène dit préparer l'avenir mais mais s'il ne recrute plus que des gamins comme Djourou, Walcott et Fabregas, Arsenal ne pourra lutter pour le titre avant pas mal d'années...

Prenez Mick, 35 ans, déménageur, né à Islington, abonné depuis l'âge de 14 ans. Mick pense que 'Mister Wenger' sait ce qu'il fait. il lui conserve une confiance et un respect absolus; il faudrait une saison bien pire que celle-ci pour que les supporters commencer à oser imaginer changer d'entraineur. C'est Thierry l'idole qu'il est prêt à bruler. Mick pense que la blessure actuelle de Thierry est politique, qu'il n'a plus la flamme et qu'Arsenal le vendra à la fin de la saison. Je veux espérer que Mick a tort et que Thierry a toujours l'amour du maillot. Sa joie réelle de supporter dans les tribunes depuis quelques matchs, Adebayor qui va se jetter dans ses bras après un but montrent le statut de grand frère de Henry pour tous les autres joueurs. Je pense qu'il veut rester; par contre j'ai peur qu'il ne soit plus jamais tout à fait aussi bon qu'il a été depuis... depuis toujours.

Les satisfactions de la saison pour l'instant: Eboué, Djourou et Touré parmi les jeunes. Les trois meilleurs joueur ont été Fabregas, Gilberto et Adebayor. Flamini, joueur sans génie, se bat bien au milieu de terrain.

Fabregas 19 ans n'est déjà plus un 'jeune' mais il confirme sa maturité étonnante, de titulaire indiscutable, de futur Bergkamp, un des meilleurs joueurs européens de sa génération. C'est la meilleure (la seule?) réussite récente de Wenger.

Parmi les quelques anciens qui restent, Dieu merci Gilberto Silva a pris une nouvelle dimension depuis le départ de Vieira - c'est le meilleur joueur cette saison pour l'instant. Il tient superbement son rôle de capitaine en l'absence de Henry. Parmi les attaquants, van Persie a eu comme d'habitude quelques éclairs de grande classe (son but contre Charlton), mais il reste toujours en deça de ce qu'on croit (croyait) être son potentiel - personnellement je ne crois plus en lui. Adebayor, dont le potentiel technique est a priori plus limité, a marqué beaucoup de buts importants (dont le but vainqueur à Manchester).

J'ai eu deux fois l'occasion d'aller au Emirates Stadium, contre Zagreb en Champions League (merci JC) et contre Tottenham (merci Dan). Alors ce stade? Absolument magnifique de l'extérieur et de l'intérieur. Et on voit toujours très très bien le jeu. Mais tout le monde reste nostalgique de la chaleur et charme de Highbury (voir mon papier 'Highbury avant fermeture'). Le nouveau stade de 60,000 places permettra d'avoir plus de 1,100,000 spectateurs par saison contre 700,000 par saison en moyenne dans le petit Highbury, soit, à £40 en moyenne, une recette supplémentaire de 16 millions de livres qui on l'espère contributera à combler l'écart de budget avec Chelsea et Manchester.

Alors qui va gagner cette année? Pour moi c'est Manchester. La raison? Chelsea a un banc plus riche mais Chevchenko ne marque pas et trop repose sur Drogba, qui a marqué 10 buts sur les 33 de Chelsea, et apporte beaucoup plus encore. Tout le contraire de ManU, équipe parfaitement équilibrée, avec le trio magique Rooney-Ronaldo-Saha où chacun a marqué 8 buts sur les... 41 de ManU. Manchester est nettement moins menacé par les blessures.

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Meilleurs joueurs: Drogba (loin devant), Ronaldo, Saha, Essien, Rooney et Gerrard (ces deux derniers après un début de saison très difficile).

23 décembre 2006

ten funny facts about Winston Churchill

Winston Churchill is perhaps the ultimate British icon. But I suspect we French know in fact little about him. Reading a biography recently, I have learned many things, not all in favour of Sir Winston's grandeur.

1. Churchill did not belong to the ordinary gentry but to the highest and most glorious aristocracy. He was a descendant of John Churchill, first Duke of Marlborough (1650-1722). Winston's uncle became the seventh Duke of Marlborough while Winston's father made a disappointing political career.

2. Churchill was used to live in luxury but his immense family fortune would not have sufficed had it not been for the huge revenues he got from his books. All his life, starting right after his colonial adventures, he was one of best selling writers of his time.

3. I discovered that Churchill had been a Liberal earlier in his career. A great aristocrat himself his natural move should have been to the Tories and indeed he was first elected to the Commons as a Tory MP in 1900. But only three years later he changed sides and joined the Liberals, which at the time was the other big party (Labour was much smaller). The move was probably half opportunist half dictated by his being in favour of Free Trade (whilst Tories had turned protectionist). From 1905 to 1922, Churchill was a member of the Liberal cabinets (Asquith and then Lloyd George) almost without interruptions. Then in 1922 he left the Liberals to join the Tories again – without being particularly welcome. As a result of his lack of loyalty and arrogance to his colleagues Churchill was one of the most hated men among his peers, from all sides.

4. Churchill had many not-so-admirable traits. He had a rude and cruel wit, he was ego-centric, arrogant, bad tempered. More surprisingly he was not in fact the cool, self-controlled of the Churchillian legend. Instead he was impulsive, anxious, alternatively over-excited and self-assured, and then depressed. The downs of his political careers drove him into periods of depression but, interestingly, he was never so happy and at ease as during war times.

5. Churchill was anything but a visionnary. He was not a man whose ideas and views were in advance on his time - which is one of criteria of greatness. He was a progressist Tory, attached to democratic values and ready to vote social laws but not because he was fond of the working class but to buy social peace. But on many moral, social, political issues he was considered traditional if not reactionary. He profoundly despised women and female vote, he shared the conventional racism of the time. He would never listen to any plans of self-determination for the peoples of the British Empire. He actually became a rebel inside the Tories in the 30s because they had opened the door to self-determination of India in 1929.

6. As a young man, Churchill was ruthless and ambitious to the extreme. As a young officer, he managed to take part in every colonial war between 1995 and 1999: not only the well-known South-Africa (Boer war), but also in India, and Sudan. Very much a Victorian character in his love for action and danger, whatever the cause, like the ambiguous heroes Conrad and Kipling. Maybe because there were enough British wars to fight for him, he even became a mercenary when he enlisted the Spanish army to fight a Cubans rebellion in 1898. In all those occasions he proved truly heroic. Witnesses acknowledge his physical courage. In passing, even long after he never expressed any reservations about those nasty wars that were bloody, merciless and disproportionate - machine guns facing tribes with swords. What is even less admirable is that this bravery came not only from sheer patriotism; he had a clear agenda to become a hero and then quit the army to monetize his fame as a writer and leverage it as a politician. Before each of his campaigns he had secured a column with British newspapers and each war led to a best-selling book. It worked beautifully. Before he entered the political career in 1900, Churchill was already a popular hero in Britain. The fact that Churchill was privately admitting this agenda with a smile and a joke would make it more amiable to some; but one can also consider that confessing the plan made it even more cynical and arrogant. His mere name would have guaranteed him a Tory career anyway. So one can assume that unconsciously he wanted to owe nothing to his family, or he wanted to wash the stain of his father’s failure (however this Conradian pattern was not at all mentioned in the biography I read).

7. Churchill was not at all the infaillible strategy genius some believe he was. I knew he was involved in the Gallipoli disaster in Turkey in 1915 when around 115000 British soldiers died uselessly. But I discovered he was utterly the number one responsible: as First Lord of the Admiralty (minister for the Navy) he had personally convinced the cabinet to lead this operation that – all historians agree – was badly thought, badly prepared, badly executed. After the disaster he had to resign and it looked as if his political career was over. But I did not know at all is that he made another huge strategic mistake in 1939-1940. As First Lord of the Admiralty of the Chamberlain cabinet, he was the main responsible for of the operations of Narvik which failed so miserably. Ironically, the Prime Minister took most the blame of the Norwegian failure and it was one of the reasons that caused the cabinet reshuffle in May 1940…. And led to the first Churchill cabinet.

8. Not a great general, Churchill also made several important blunders in non-military functions too. When Lord of the Exchequers in 1928 he restored the Gold Exchange Standard, which is retrospectively considered a deep mistake by most economists. Keynes immediately denounced the move in his paper ‘The consequences of Mr Churchill’ . Worse than that, Churchill was not genuingly interested by civilian affairs, the economy, the society. Unlike FD Roosevelt whose curiosity embraced all aspects off public life from Navy to agriculture, Churchill was not a statesman for peace times.

Let us summarise: an incompetent general, not a visionnary but a reactionnary victorian, a political opportunist. So where was exactly Churchill’s greatness? Where did he really excelled?

9. Well Churchill was simply the right man at the right place at the right time. Had it not been for 1940, Churchill would be remained in history as a highly-coloured figure of the early XXth century, a gifted speaker and political survivor, who occupied several important functions, with varied success, failed to achieve his lifelong ambition which was the top job, and finally retired from political life to end his life to write bitter memoires and paint modest landscapes. A politician who made a brilliant carrer but simply failed to make an enduring impact in history. Churchill was this sort of leaders, like De Gaulle. By contrast, two great warlords of 1940, Roosevelt and Stalin, would have stayed in world history with or without the great war.

10. Churchill was above all, the warrior and warlord that Europe needed in 1940. An action man and a charismatic leader in times of crisis. In May 1940 he was the most hardcore bellicist of all British politicians. The resilience of the British people was not so spontaneous as some believe. Had it been for Churchill's famous speeches, which galvanised the public gathering around radios in pubs*, the British people demoralised by the German bombs could have listened to arguments in favour of capitulation or a separated peace with Germany. Of Britain's darkest hour, he made his 'finest hour'.

*The most famous and historic speeches are blood, toil, tears, and sweat" speech and the immortal line, "We shall defend our island (...) we shall fight on the beaches, we shall fight on the landing grounds, we shall fight in the fields and in the streets, ...; we shall never surrender."

4 décembre 2006

Flushed Away (Aardman Animation)


Le rat est tendance cette année. En attendant Ratatouille de Pixar en 2007, le dernier Aardman, réalisé par David Bowers and Sam Fell, est une histoire de rongeurs. Il devait s’appeler Ratropolis mais on a changé le titre qui ressemblait trop à Ratatouille. Roddy the rodent, un pet-rat de Kensington habitué au luxe, se retrouve exilé parmi ses semblables, dans les égouts de Londres ; pire : dans les égouts de l’East End. Double exil donc, puisqu’il doit réapprendre à vivre parmi des rats et parmi des rongeurs prolétaires d’East-London.

Aardman goes CGI

Malgré des plans complexes et acrobatiques, j’ai vraiment cru qu’il s’agissait encore de la technique maison Aardman (plasticine et stop motion). Wallace et Gromit réussissait en effet des scènes de poursuite aérienne en stop motion pour l'essentiel et le CGI n’était vraiment utilisé que pour quelques effets comme les lapins en apesanteur. Le look and feel de ce film est en tout point conforme à celui de Chicken Run et W&G mais il a été réalisé entièrement en images de synthèses (Computer Generated Images CGI) et le résultat est époustouflant. On jurerait voir les marionettes en plasticine, mais c’est parce que les personnages ont été créés en plasticine avant d’être scannés 3D pour l’animation. Officiellement c’est le grand nombre de scènes aquatiques dans les égouts qui a déterminé le choix du CGI au lieu du stop motion. Le compositing pour associer des prises de vue stop motion et l’eau CGI aurait été trop coûteux.

Une comédie londonienne

Troisième film de l’association Aardman Dreamworks, Flushed Away sera aussi le dernier. Après le succès planétaire de Chicken Run, Dreamworks a en effet été déçu par les recettes nord-américaines de Wallace et Gromit - Curse of the were-rabbit. On dit aussi que les gens d'Aardman, quant à eux, en ont assez des interventions de Dreamworks dans les scénarios. Ainsi la première version du script racontait une histoire de rats pirates, mais les experts marketing de Dreamworks décrétèrent qu’il n’y avait aucun marché pour les histoires de pirates (c’était avant le triomphe de Pirates of the Caraibes) et il fallut tout réécrire (il est tout de même resté le bateau de Rita et les poursuites dans les canaux). Il est possible enfin que Dreamworks se soit lassé du caractère irréductiblement British des gars d’Aardman, de leurs références et de leur humour. Chicken Run nous parlaient de l’Angleterre rurale (un coq américain perdu chez les bouseux anglais) ; Wallace et Gromit se situait dans l’Angleterre provinciale (vicaires, charity, gentlemen farmers et concours de légumes) ; Flushed Away est une comédie explicitement londonienne sur le choc des classes entre les beaux quartiers chics et ennuyeux de l’Ouest, et l’East London gouailleur et populaire.

Le truc marrant c’est que je vis en ce moment à Kensington, j’ai vu le film au Odeon sur High Street Kensington, ce film qui mentionne High Street Kensington et fait allusion à l’envahissante communauté française (les grenouilles).

French bashing

Le grand méchant bondien du film est un crapaud qui vit en marge du monde des rats. Comme tous les méchants d’animation, Mr Toad (Ian McKellen) a une bonne raison pour être méchants. Il était le crapaud adoré du petit prince Charles jusqu’au jour où on offrit au prince un rongeur. Et Mr Toad tombé en disgrâce fut promptement flushed away dans les toilettes de Buckingham. Donc Mr Toad veut sa revanche et a un plan machiavélique pour noyer Ratropolis, en finir avec les rats et qu’advienne le règne des batraciens.

A moment donné, dégoûté par l’imbécillité de ses hommes de main rongeurs, Mr Toad fait appel à un privé (hitman) français ‘Le Frog’ (voix Jean Reno) et son équipe de grenouilles ninja. S'ensuivent une série de jokes anti-françaises dont deux en particulier on fait mourir de rire la salle:

Le Frog (to Mr Toad) : Sir, we are leaving immediately.
One of his men: But what about dinner?
Le Frog (after a while): Sir, we are leaving in five hours.

Le Frog (giving attack order): Messieurs, do the move!
His men (raising their hands): We surrender!
Le Frog (appalled): No! not that move!

Il est en effet notoire que les français sont couards, fainéands et obsédés par la bouffe.

J’ai aussi adoré le choeur grec des limaces chantantes (venues de Creature Comfort la série Aardman pour ITV) qui commente le marivaudage entre Roddy (Hugh Jackman) et Rita (Kate Winslet).

Alors le verdict ? Flushed away est ébouriffant, charmant, burlesque, hyper drôle. Plein de gags et de clins d’œil, d’une invention permanente. C'est quasiment du niveau Chicken Run, ce qui est beaucoup dire.

Nous verrons si Aardman continue les long métrages sans le financement de Dreamworks, mais s'ils devaient revenir aux moyens-métrages, je serais tout aussi content. Alors que Pixar, tout en maintenant son excellence artistique, fait de plus en plus de concessions a l'univers Disney, les petits gars de Bristol envoient chier Dreamworks pour rester ce qu'il ont toujours été: des artisans marionnettistes - et c'est pour ça que je les adore.

Cars, by John Lasseter


Pour bien nous punir du péché originel, Dieu nous donné la fièvre aphteuse et la Circle Line. Heureusement, il a aussi créé MM. John Lasseter et Nick Park, qui ont ensuite créé Pixar et Aardman.

Je viens de voir le septième long métrage Pixar (Cars) et le troisième Aardman (Flushed Away) (voir ma review) et le bonheur a été une nouvelle fois au rendez-vous.

They did it again

Pour la première fois je n’ai pas vu le nouveau Pixar à sa sortie l’été dernier. Parmi d’autres raisons, il y a que j’étais réticent sur le sujet. Déjà gamin je me désintéressais totalement des petites voitures et je suis resté un opposant fanatique à la mystique automobile. Je hais les vroum vroum de la course automobile, qui vous casse les oreilles. Et puis l’affiche faisais trop gnangnan Disney. Je suppose que je craignais mon héros John Lasseter ne tombe de son piédestal en nous livrant un film pas bien, un film vendu au merchandising Disney. Et puis après six merveilles de suite, Pixar ne pouvais pas être infaillible.

Donc j’ai vu Cars en DVD. Et ouf ! Fusion Disney ou pas - l’opus numéro 7 a d’ailleurs été commencé avant la fusion (voir mon papier là-dessus) – c’est bien un Pixar et c’est bien un Lasseter, même si, disons-le tout de suite, ce n’est pas pour moi l’un des meilleurs Pixar.

Mes Pixar préférés restent:

1 Monsters Inc (Pete Docter)
2 Toy Story 2 (John Lasseter)
3 The Incredibles (Brad Bird)
4 Toy Story (John Lasseter)
5 A Bug’s Life (John Lasseter)
6 Finding Nemo (Andrew Stanton)
7 Cars (John Lasseter)

Malgré le jeu vidéo et autres produits dérivés Disney, malgré une histoire un peu trop cute, l’excellente nouvelle reste que même un ‘mauvais’ Pixar, c’est toujours infiniment supérieur à ce qui se produit dans le monde, Aardman excepté.

Depuis la renaissance de l’animation initiée par Lasseter et Toy Story en 1995, pas mal de studios se sont lancé dans l’animation CGI 3D. Sur 10 longs métrages produits en 2006 aux USA, 9 utilisaient cette technique. Lorsqu’on voit des films moyens ou médiocres comme Madagascar (Dreamworks), Robots (Blue Sky), Shrek 2 ou Shark Tale (Dreamworks) on comprend que les dollars et les ordinateurs ne suffisent pas à faire un bon film et l’on voit l’écart considérable que possède toujours Pixar sur ses confrères animateurs.

Or donc c’est le quatrième film ‘réalisé’ par Lasseter personnellement (co-écrit et co-réalisé par Joe Ranft), après Toy Story 1 et 2, et Bug’s Life.

J’adore ce type. C’est un visionnaire et l’un des plus grands cinéastes d’animation de tous les temps et c’est un gars charmant, modeste, simple (comme Nick Park d’ailleurs) qui ne cesse de rappeler la nature fondamentalement collégiale de la création en matière d’animation. Dans le DVD il y a un bonus intéressant et émouvant où Lasseter raconte la génèse de Cars.

Main Street, America

John raconte que sa femme lui a demandé de lever le pied un jour, de laisser un peu Pixar pour s’occuper de ses quatre autres enfants, quatre garçons. Alors John a fait ce que faisait son père pour les vacances. Il a loué un camping car et toute la famille est partie sur les routes de l’Ouest. Le père de John adorait les voitures et les vacances des Lasseter c’était des centaines d’heures en voiture, les diners, les motels, les paysages grandioses. Tout le monde était heureux. John conçoit l’idée d’un film sur la Route 66, qui sera un hommage à l’Amérique de son enfance, l’Amérique des petites villes et des voitures de rêve des années 50-60. Et dont les personnages seront des voitures.

Alors John emmène une bande de collaborateurs sur la véritable route 66 pendant plusieurs semaines de repérages. Cette route mythique, qui va de Chicago à Los Angeles lézarde à travers les montagnes rocheuses, fut la première route trans-continentale goudronnée en Amérique. Les bikers et autres amoureux nostalgiques l’on surnommé la "Mother Road" ou "Main Street USA". A partir des années 80, le développement des inter-states à plusieurs voies a court-circuité de nombreux tronçons de la route 66 et transformé de nombreux de ses villages étapes en villes fantômes. Lasseter et son équipe ont ainsi visité plusieurs de ces petites villes figées dans le souvenir glorieux des années 60, où quelques vieux commerçants vivent toujours, des miettes de l’autoroute.

Lasseter avait trouvé son histoire : une ambitieuse petite voiture de course NASCAR – Lighting McQueen, voix Owen Wilson - se perd dans l’une de ces villes fantômes, Radiator Springs. Lighting McQueen va apprendre à lever le pied de l’accélérateur, au contact des ploucs du coin que ‘life is about the journey, not the finishing line’. Dans le village paumé s’est constitué une famille d’handicapés de la vie, de misfits brinqueballants, de tacots plus cotes à l’argus, de cast-aways qui ont échoué là à différentes époques. Aux propriétaires du motels et aux vendeurs de pneus s’ajoutent une ancienne voiture de course accidentée (une Cadillac de 53, voix de Paul Newman), un hippie (un fourgonnette wolkswagen), une yuppie néo-rurale enfuie de LA (une Porsche). Vous voyez mon soulagement : finalement c’est tout le contraire d’un film à la gloire de la vitesse et de la peinture métallisée, c’est un éloge de la lenteur, de la rouille, et des petites gens de l’Amérique profonde. On songe à Bagdad Café ou à une version idyllique de Dogville.

Si donc ce n’est pas l’un des meilleurs Pixar, c’est l’un des plus personnel et émouvants par sa charge nostalgique, sa philosophie hippie et l’hommage rendu à l’Amérique semi mythique des années 50.

Les prochains Pixar

2008 verra le retour de Lasseter avec Toy Story 3. Aie, aie, je suis content mais en même temps j’espère que ça ne sera pas le sequel de trop. Toy Story 3 c’est exactement ce que je redoutais avec la vente de Pixar à Disney. Le synopsis: Buzz Lightyear is recalled to a factory in Taiwan, and the rest of his toy pals go to rescue him.

Pour l’été 2007 est prévue la sortie de Ratatouille de Brad Bird, le réalisateur de The Incredibles. A young rat living within the walls of a famous Paris bistro wishes to become a chef, but is hindered by his family's skepticism and the rat-despising staff and patrons.

En parlant de rats, voyez donc mon papier sur Flushed Away (Souris-city), le nouveau Aardman.