9 janvier 2006

film - Match Point (ENG)

Comme vous le savez peut-etre, je suis un grand admirateur de Woody Allen. J’ai vu et aimé ses 30 précédents films. J’adore son univers, son humour. J’ai vu comme tout le monde la dégradation de la qualité de sa production depuis 15 ans. Life and anything else était sûrement son plus mauvais film ever. Mais meme dans ses films les plus “faciles” comme le « Scorpion de Jade ou “Escroc mais pas trop », je trouvais des histoires rigolotes, des bons moments, du charme.
Ici, rien. Ce film est tout simplement nul et non avenu. Ennuyeux.
Je ne comprends rien aux nombreuses critiques dithyrambiques que j’ai lues dans la presse. J’aimerais qu’on m’explique. Pour moi, c’est long, c’est redondant, c’est lourd.
Pourtant, je veux bien admettre un autre langage que l’humour. J’ai aimé les films noirs et tragédies de Allen (Une autre femme, September) ; j’ai aimé ses satires sociales et ses mystery murder stories. Sur exactement le même sujet, « Crimes et délits » avec Martin Landau était une merveille. Ici, rien.

On pourrait imaginer que c’est un signe de santé artistique, à 70 ans, que d’aller tourner un film loin de Manhattan, et de s’essayer à un tout nouveau genre, quelque part entre le drame bourgeois à la Chabrol, le crime dostoïeskien traité avec un froideur bressonienne et le suspense criminel à la Hitchcock. Mais dans tous les Hitchcock et dans les bon Chabrol il y a de l’humour et du charme. Ici le résultat est tout simplement aussi ennuyeux qu’un mauvais Chabrol. Time out a raison de dire que c’est du sous-Ripley, du sous Patricia Highsmith. On voudrait faire froid, mais on fait juste chiant. Rien ne m’intéresse dans ce Barry Lyndon contemporain. Entourée d’un faux Rupert Everett et d’un faux Jude Law, Scarlett Johanson n’arrive jamais à nous émouvoir, à peine à nous émoustiller.

J’ai bien peur que la vérité, c’est tout simplement que Woody a pris l’argent qu’on lui offrait en Angleterre et a fait d’un mauvais scénario un film encore plus mauvais en le filmant dans un Londres de carte postale. Autre américain exilé, Robert Altman avait fait un drame social et criminel beaucoup plus amusant et intéressant, en utilisant pareillement les financements, les décors et les acteurs anglais (Gosford Park).

Mauvais signe, je viens de lire que son prochain film sera tourné en Espagne, pour le producteur barcelonais MediaPro, qui a signé sans meme avoir lu de script. Ca confirme mon hypothese. J'ai vraiment peur que Allen embourbe sa fin de carriere en devenant la danseuse ou l'alibi culturel de producteurs européens chasseurs de subventions.

Si je suis si catérogique et négatif sur ce film, c'est peut-etre aussi qu'en tant que que vieux fan, je me sens trahi par l'oncle Woody.

NOTE : 2/5


I am a huge huge fan of Woody Allen. I have seen and loved his 30+ films. I consider him as a member of my family. A weird and funny uncle. Just the ritual beginning with the black screen and actors names in white typo, with old jazz soundtrack, always makes me feel like at home. I was even able to enjoy the worst of his films during the last 15 years – the worst ever being probably Anything else while Melinda had some good bits. Even if I saw the flaws of these, they still looked funnier and more touching to me than most of modern American movies.
Here nothing at all. For the first time ever, I was bored to death watching a Woody Allen film.
One could say it is a sign a creative youth to be able – at 70 years old – to shoot so far from Manhattan and try a brand new genre or form. But I am afraid Woody just took the British money and creative liberty offered here. Another very American director, Altman made a much better use of British financing, actors and social clichés with his clever “Gosford Park”.

On exactly the same plot and moral question, “Crime and misdemeanours” with Martin Landau, was marvellous. Here we are somewhere between Patricia Highmith’s Ripley, Dostoïevski-ish moral drama and Claude Chabrol’s depressing bourgeois crime story. But we are nowhere. Looking for a new manner it seems he could not find a consistent new style. The dull storytelling and direction raises no interest in the plot, in the characters, in anything.
Even the cast is desperately dull. I don’t understand the fuss about Johansson. She has great breast OK, but I am not interested, let alone moved by what she does. She might become a minor blonde, a Kim Novak, certainly not a Marilyn or an Eva Marie-Saint. The Jude-Law-looking guy is boring, and the Rupert-Everett-looking one.

To summarise, if you love Woody Allen, avoid this film. But if you hate his usual him, maybe you’ll find in this film some qualities I was unable to see.

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