26 janvier 2006

telly for dummy - Avez-vous besoin d’une télé hi-def?

Très franchement: non. D'abord la seule chose dont vous avez besoin, c'est d'amour.
On a vu dans l'épisode précédent que les lecteurs DVD, les caméscopes et les consoles de jeux migrent vers la HD. Donc si vous faites des films de famille, si vous êtes un gamer fou, si vous êtes home cinéma, si vous êtes fan de sport à la télé, alors ça vaut vraiment la peine que votre prochaine télé de salon, que vous garderez 6 a 10 ans selon les statistiques, soit HD ready.

Ca veut dire que le jour où vous aurez une source HD (film de famille, jeu vidéo ou DVD) à regarder, vous êtes sûr d'avoir la connectique et la résolution qui vous permettront de voir vraiment la différence à l’écran. Si vous n’avez pas de téléviseur HD à ce moment là, eh bien ça marchera quand même, mais vous ne verrez pas d’amélioration.

Quels sont les téléviseurs haute def ?
Tout d’abord en Europe, vous ne trouverez pas de téléviseur haute définition à tube cathodique. La haute résolution en Europe, c’est uniquement sur les écrans plats, LCD ou plasma, ou bien sur les projecteurs. La plupart des écrans plats au dessus de 26 pouces (66 cm) sont maintenant de qualité HD. Attention, il n’y a pas une version HD et une version SD pour chaque modèle de TV (genre essence ou diesel). Non il y a des modèles HD et des modèles qui ne le sont pas.
Presque tous les écrans plats vendus à la FNAC sont déjà ‘HD ready’. De toutes façons, vous ne pouvez pas vous tromper : ils sont toujours étiquetés comme tels. Le label ‘HD ready’ est harmonisé au niveau européen. Attention si vous voyez un label ‘HD compatible’, c’est sûrement une arnaque. Seul le 'HD ready' est une garantie de compatibilité future.

Les écrans HD sont-il beaucoup plus chers ?
Les écrans plats restent plus cher que les écrans à tube de même taille. Et au sein des écrans plats, les écrans HD ready sont un peu plus cher que les téléviseurs équivalents SD. J’ai payé le mien (Philips 26PF4310) £570. Il est à 899 euros à la FNAC. Sur un 26’’ (66 cm) vous pouvez peut-être trouver 300 euros de moins sur un modèle non HD hors grande marque. Le Höher H 26 L 20 (66 cm aussi) a un écran haute résolution mais pas la connectique 'HD ready'. Il ne coûte que 599 euros. Les marques distributeurs et les marques premier prix dans chaque taille sont généralement standard définition. Sur un téléviseur plasma 42’’, l’écran HD va engendrer un surcoût d’environ 15%.
Donc si vous voulez une grande télé mais que vous n'êtes pas dans les catégories que j'ai énumérées plus haut, alors vous pouvez prendre un plasma SD (VGA).

'Il parait qu’il y a encore mieux que HD, c’est HDMI…'
Bon ça se corse un peu. Lecteur moyen, tu n’as pas besoin de lire ce qui suit. Lecteur avancé, tu te trompes. HDMI c’est juste le nom d’un type de connecteur numérique HD. Une ‘péritel HD’ si vous préférez. Ce n’est pas une autre forme de haute définition Les téléviseurs ‘HD ready’ ont, en plus de la haute résolution de l’écran, un port numérique HD (soit HDMI, soit DVI). HDMI est probablement plus future-proof. En effet les lecteurs DVD et consoles vidéo du futur auront probablement des sorties HDMI et peut-être seulement des sorties HDMI.

Il parait qu’il faut attendre le ‘full HD’
Le ‘full HD’ c’est un écran de 1080 lignes, c'est-à-dire nettement plus que les 720 lignes réglementaires qui permettent entre considere comme HD (la plupart ont 768 lignes). C’est vrai que certains écrans plats haut de gamme arrivent maintenant en résolution 1080. Mais ils sont carrément plus chers et c’est pas demain matin que l’on aura des sources 1080p, notamment en broadcast.

La prochaine fois: plat d'accord, mais LCD ou plasma?

23 janvier 2006

telly for dummy - high definition to boost plastic surgery (ENG)

Entertainment is king. Business journalists in the entertainment industry have to be entertaining too. A striking example in my field is US trade journalist Philip Swann, who reaches global coverage and fantastic hype for his newsletter, by going celeb gossiping. How can this relate to the boring, highly technical issue of high definition? Short answer: because virtually everything in the fame-obsessed US relates to celebrity and good-looking. And incidentally because hi-def catches and shows four times more details.
Swann published its ranking of ‘HD horrors’ and ‘HD honeys’ among celebrities. Sharapova and Jessica Alba are among honeys. Nasty yet funny gossiping about Bill Clinton, you know Hillary’s husband: ‘Bags under his eyes are so big that could put $100 of groceries in them’. Swann continues: ‘If make-up can’t solve the problem, many celebrities are likely to return to surgery to ensure they stay wrinkle-free for HDTV. Broadcasters are already asking for ‘Botox budgets’ as they prepare to go HD. And just knowing that celebrities have nuch as trouble with their complexion as us mortals do is likely to make our high definition viewing far more entertaining’ And Nip Tuck surgeons a little better off.

telly for dummy - la télé haute définition


I hate technology, I really do. Mais c'est la technologie qui a commencé. Technology is how we call things that aren't working yet. Dans le cas de la TV HD je suis obligé d'être un peu au courant. Parce que je travaille là dessus. Alors autant faire profiter les amis technophobes des quelques bribes d'information technique que j'ai grapillé et à demi-compris sur ce sujet. D'où cette série 'Telly for Dummy' ou la télé numérique pour les nuls.

La haute définition c’est quoi?

La diffusion en haute définition (HD) ce sont toujours des signaux de télé numérique, des 0 et des 1. Jusque là rien de nouveau. La nouveauté c’est que le signal numérique HD peut transporter beaucoup plus d’information. Il contient assez de 0 et de 1 pour afficher une image de 720 lignes ou plus, au lieu des 625 lignes de la définition ‘standard’ actuelle. Au total, le signal TV haute définition (TVHD, HDTV en anglais) permet de coder une image comportant environ 1 million de points lumineux (pixels), contre 400.000 pixels pour la définition standard, soit environ quatre fois plus. Comme n'importe quel signal de télévision numérique, la diffusion HD peut se faire par n'importe quel moyen, par satellite, par le câble, par les pylônes hertziens, par ADSL, etc.

On parle aussi de haute définition (ou ‘résolution’) pour les téléviseurs et les moniteurs informatiques. Dans ce cas, ça veut dire que l’écran est capable d’afficher au moins 720 lignes.

Si donc on reçoit un signal HD sur un écran HD, on a quatre fois plus de détails, donc une image beaucoup plus nette, pure et claire. Les gens de marketing vous diront que c'est comme regarder par une fenêtre. Sur une image fixe c'est vrai que ça peut donner cette impression. La lucarne magique est plus magique que jamais. Les films de démo des constructeurs de télés montrent généralement des fleurs, des filles qui se maquillent (grain de peau, couleur et texture des cosmétiques) ou des images sous-marines (grains de lumière, texture des coraux). Pas mal d’acteurs et de présentateurs télé sont parait-il terrorisés par l’arrivée de la HD, précisément à cause du rendu des textures : le maquillage traditionnel risque de ne plus suffire à dissimuler les aspérités de la peau (voir 'High definition to boost plastic surgery'). Par ailleurs le signal HD contient un son 5.1 ce qui vous garantit la qualité sonore DVD si vous avez un système de haut parleurs ‘home cinéma’.(Par contre si l’on vous dit que la haute def ça améliore la gamme des couleurs, c’est faux. La haute def c’est le nombre de pixels, donc le détail, la netteté.) Pour plus de détails techniques, voir le site du HD Forum.

La haute définition c’est quand?

- Des téléviseurs ‘prêt HD’ (‘HD ready’) sont déjà dans les magasins depuis environ un an.
- Les émissions TV en HD arrivent courant 2006 en France (TPS et CanalSat). TF1 diffusera les matchs de coupe du monde en haute définition sur le signal numérique de TPS.
- Les lecteurs DVD et les DVD en qualité HD arrivent aussi mi-2006. Là c’est plus compliqué, et ça sera beaucoup plus longs à s'imposer parce que deux technologies incompatibles s’affrontent pour l’instant. J’y reviendrai.
- Les caméscopes HD sont déjà sur le marché depuis un ou deux ans. Ils sont encore assez chers (1500 à 2000 euros pour le Sony HDV) et il faut un ordinateur très costaud pour gérer le flux de données si l’on veut faire du montage.
- Les consoles de jeu HD arrivent en 2006. La Xbox et la future PS3 émettent un signal de qualité haute définition, ce qui va permettre de faire des jeux aux décors et personnages encore plus réalistes. Un lecteur DVD haute définition va également entre incorporé à ces consoles, à partir de mi-2006.

La prochaine fois: 'Ai-je besoin d'un téléviseur haute définition?'

17 janvier 2006

foot - Sven s'emmêle

A l’instar des producteurs qui haïssent les acteurs autant qu’ils adorent les actrices, les entraîneurs de foot détestent généralement les joueurs de foot. C’est le cas de l’entraîneur de l’équipe nationale anglaise, le suédois Sven-Goran Eriksson. Mais en plus de tous les abrutis en protège-tibia, Sven-Goran a un autre souci dans la vie : les journalistes. Après la chasse au Blair dont j’ai déjà parlé, les journalistes de tout le pays ont déclaré sus au suédois. Et les journalistes, c’est une sale engeance, chacun l’admet volontiers. Moi-même depuis que j’ai été mordu par une collaboratrice des Echos et que je suis devenu une sorte de journaliste, je fais des choses bizarres. Par exemple je harcèle le directeur technique de TPS jusqu’à ce qu’il craque et m’avoue s’il compte lancer la HD en 720p ou en 1080i. Et le soir j’écris des bêtises, juste pour le plaisir. ‘Un bon journaliste est un journaliste mort’ comme aime à le dire Serge Dassault, qui le tient de son père qui le tenait de Richard Nixon.

Les tabloïds n’ont jamais été tendres avec Eriksson. Après la peu glorieuse défaite de l’Angleterre en Irlande du Nord, le Sun, qui va toujours droit au fait, a barré sa une d’un gigantesque ‘FIRE THE SWEDE’. Il y a quelques mois, Sven avait du avouer une ‘affaire’ avec une salariée de la fédération anglaise. Sexe et football à la fois, c’était trop beau pour être vrai.

Cette fois Sven-Goran s’est pris un mauvais tacle par derrière. Il s’est fait piégé comme un pupille, dans la grande tradition des ‘tabloïd sting’. Un reporter du News of the World s’est fait passer pour un Sheikh arabe ayant l’intention de s’acheter le club d'Aston Villa et voulant demander conseil à Sven-Goran, pressenti par le Sheikh et ses conseillers pour devenir le nouveau manager dès la saison prochaine. On peut comprendre la naïveté du scandinave. Il est bien connu que les mafieux russes et les émirs arabes s’achètent des équipes de football au Royaume Uni dès qu’ils ont cinq minutes, ou quelques milliards d’argent sale à dépenser en vitesse. Et comme le deuxième passe-temps favori des mafieux russes et des émirs arabes, c’est justement de torturer des journalistes, comment Sven-Goran pouvait-il deviner que ce sheikh était un salarié de Rupert Murdoch.

Notre sympathique Nordique a donc donné quelques conseils gratuits au fake sheikh. Au passage, il a parlé boulot, confié que son plus cher désir, quel que soit le résultat de l’Angleterre cet été, est de quitter l’équipe nationale pour un poste plus rémunérateur (Eriksson est en contrat jusqu’en 2008). Plus ennuyeux encore, Sven a lâché au sheikh quelques gossips sur ses joueurs : Beckham a hyper envie de revenir en Angleterre parce que Posh Spice n’aime pas l’accueil au Gucci de Madrid ; Owen est malheureux et pas assez payé à Newcastle ; Sven-Goran déconseille par contre l’achat de Rio Ferdinand : ‘trop feignant’. En fait rien de vraiment surprenant, mais Sven s’est ridiculisé et a peut-être bien sapé le peu de confiance et d’autorité qu’il avait sur son équipe.

15 janvier 2006

livre - "The curious incident of the dog at night-time"

Ce très joli petit livre de Mark Haddon a obtenu le ‘Whitbread Book of the Year’. J’ai tendance à penser que c’est une bonne référence parce que mon roman contemporain préféré Behind de the scene at the museum - dont je vous parlerai prochainement - a aussi reçu ce prix.

The Curious incident est une histoire racontée à la première personne par un adolescent de quinze ans. Christopher Boone décide d'écrire la chronique de son enquête sur le meurtre du chien de la voisine. Christopher a du mérite à entreprendre une enquête et un livre car il n’a jamais quitté sa rue, jusqu’ici. Il ne peut pas supporter qu’on le touche. Il déteste tout ce qui est inconnu et tout ce qui est jaune. Il souffre du syndrome d’Asperger, qui est une forme ‘légère’ d’autisme. Christopher est très fort en maths et aime beaucoup les nombres premiers. Parce qu’il vit dans un univers totalement, impitoyablement logique, il ne peut pas comprendre les intonations, ni l’humour, ni le mensonge, ni la plupart des sentiments et des codes qui nous permettent de vivre une vie sociale normale.

L’histoire que nous raconte Christopher, sa façon de nous la raconter, nous permettent d’essayer d’imaginer comment un autiste voit le monde et ce qu’il ressent. L’histoire n’est pas aussi obscure que Sound and Fury de Faulkner, dont le narrateur est beaucoup plus profondément atteint. Au contraire, elle est très facile à lire et a été publiée simultanément dans une édition pour adulte et pour enfants. Le roman de Mark Haddon est traduit en français (en pocket et en pocket junior, à partir de 9 ans) mais je vous recommande de le lire en anglais.

14 janvier 2006

Plus blancs que blanc: une interview exclusive des White Spirits


Culture. Encore un groupe de zazous au cheveux longs, un de plus ? Ne nous y fions pas, ces cinq jeunes gens, issus des plus vieilles familles de France, jettent un pavé dans la mare du rock hexagonal, hissent le drapeau blanc, et rafraîchissent bigrement l'idée royaliste. Une révolution, sire !

Bien calé dans son profond fauteuil de cuir vert, notre hôte Gérard Maruani se tripote la moustache d'un air entendu. Le producteur au flair légendaire aurait-il une nouvelle fois mis la main sur l'oiseau rare ? Les White Spirit, dont le deuxième album "Fuck-la-Gueuse" sort le 21 janvier (jour-anniversaire de la mort du roi-martyr), pourraient bien être le groupe de l'hiver, en attendant de devenir, comme on le murmure, "groupe de l'année" aux prochaines Victoires de la Musique.

Ils étaient tous là, au jour dit, dans le bureau de leur producteur, au 62ème étage de la Tour Montparnasse, dans l'épaisse moquette rose, pour nous accorder un entretien-vérité. Présentations :
Gaëtan du Plessis de Chateauvieux, dit Elvis, le leader charismatique; Philippe-Frédérick d'Orléans-Angoulême, dit Philou, le batteur fou; Louis-Jacques d'Anjou-Saintonge, dit Jack, à la basse (et son éternel tee-shirt Iron Maiden); Jean-Emmanuel Guitaud du Gazon d'Honfleur d'HEC (01), à la viole de gambe; et Mouloud, de La Plaine Saint-Denis (99), au clavecin.

FIG-MAG : Qu'est-ce que ça veut dire en 2006, être rockers et royalistes ?

Elvis du Plessis : Ben... au début, on détestait les Orléans. C'était des bourgeois, des traîtres, quoi. Tous les dimanche après la messe on se frittait avec Philippe (rires). En plus de descendre de Philippe-Egalité-mon-cul (sic), qui a voté la mort de Louis XVI (il se signe), il faisait un groupe punk. On avait la rage après les régicides.

Philippe-Frédérick : Ce que Gaëtan oublie de dire, c'est qu'on leur faisait de la concurrence aux rallyes, et aux goûters à Neuilly. Il n'y avait pas assez de réceptions pour deux groupes. Nous on se tapait tous les rallyes de l'Immaculée Conception, on roulait notre bosse de Saint-Cloud à Saint-Germain, Le Vésinet, tout ça. On faisait un rock assez "dur". C'était le Père Gontran qui nous manageait. On faisait aussi les "raves du roi", (NDLR: les soirées underground de Versailles-Chantiers). Ça chauffait dur dans le 92 à cette époque-là. On a goûté au sexe et à la drogue, mais on a aussi beaucoup réfléchi aux rapports de la royauté avec la religion, le fric, à l'éthique aristocratique, tous ces trucs.

Jean-Emmanuel : Personnellement le Comte de Paris m'a écoeuré en laissant son petit-fils Alphonse de Blois épouser Irma de Piémont-Sardaigne, qui est une grosse salope et même une républicaine. La dynastie va mal, écrivez-le dans votre journal.

FIG-MAG : La monarchie, une idée neuve ?

Mouloud : Les Français réalisent de plus en plus que le seul recours face à la nullité morale et politique de la nation, c'est la renaissance national-monarchique. Nous nous sentons proche de quelqu'un comme Vincent Létang et de son Manifeste pour la Renaissance Française, ce qu'il dit du monde d'aujourd'hui nous interpelle. Moi par exemple, j'ai un autoradio MP3 dans ma bagnole; j'ai pas envie que les immigrés me la pique, j'ai pas honte de le dire.

Elvis du Plessis : L'ancien régime, c'était cool, mais c'est fini de toutes manières, il faut vivre avec son temps. D'ailleurs, on ne rejette pas toutes les idées modernes : la Xbox 360, ça va dans le bon sens, mais la contraception, c'est dégueulasse.

FIG-MAG : Alors quel roi ?

Louis-Jacques : Les premiers groupes orléanistes étaient plutôt d'obédience alternative-punk, très radicale. Mais avec la réconciliation de l'esprit blanc, l'oecuménisme monarchique qui règne dans notre groupe a commencé à se essaimer au-delà du rock... Je crois qu'il faut d'abord ressusciter l'idéal sacré qui est le nôtre, avant de chercher un nom pour l'incarner sur le trône. Il sera bien temps alors de convoquer des Etats généraux pour le choisir.
Depuis la mort du Comte de Chambord, il y a un siècle, c'est vrai que la confusion règne. Trop de prétendants se présentent, sans parler du petit Bonaparte.

Elvis Du Plessis (à Louis-Jacques) : Jérôme-Georges? le frère de Mathilde? Il était en prépa avec moi, à Louis-Le-Grand. C'est un petit con; il est à Sup de Co Toulouse.

Louis-Jacques : Ce qui manque dans le rock français aujourd'hui, c'est la dimension spirituelle, qui rattache l'homme à ses racines : la patrie, la terre, Dieu, le roi. C'est ce qui me manquait dans des groupes comme Iron Maiden, ou Scorpion, dont j'aimais cependant le renouveau de symbolisme germanique. Voilà pourquoi nous avons fait un vrai groupe Heavy-Metal royaliste pour combler le déficit spirituel du Hard français. Je crois qu'on a crédibilisé à nouveau l'alternative dynastique.

FIG-MAG : Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux skinheads qui cassent les bancs de l’église à vos concerts?

Philippe-Frédérick : Les skinheads ne sont pas de mauvais bougres, même s'ils perdent trop souvent leur temps aux matchs de foot, plutôt que de s'investir positivement dans le combat dynastique et spirituel.

FIG-MAG : D'où vous est venue cette double passion pour la musique et le roi?

Elvis du Plessis : J'avais des copains légitimistes qui répétaient dans une cave à Chambord, ils aimaient bien The Cure et puis Saint-Pie V; ils m'ont demandé de jouer avec eux, j'ai dit oui, voilà (rires). On s'appellait "Les Camelots du Roy" (rires). Ça giclait dur dans les aigus.
Et puis j'ai rencontré Philou dans une rave à Passy, ça a collé. On a tout de suite eu l'idée de créer les Whiters pour rajeunir en même temps l'idée blanche et la musique monarchique d'une manière débridée, sauvage, optimiste...

Jean-Emmanuel : Bref : aristocratique.

Elvis du Plessis : C'est ça... Cool, quoi...

Jean-Emmanuel : Ça a été de la folie douce pendant trois ans. Aujourd'hui avec les White Spirit on va plus loin, on oublie les querelles dynastiques. La viole de gambe acoustique en a choqué plus d'un mais nous on trouve que ça vibre trop bien. Le problème pour moi en concert: penser à ne pas casser la viole, c'est plus rare et plus cher qu'une gratte de base (rires). Et le clavecin, sur les reprises des Doors ça donne d'enfer, vous trouvez pas ?

FIG-MAG : Est-il vrai que vous rencontrez régulièrement d'autres jeunes groupes monarchistes ?

Jean-Emmanuel : L'Europe sera dynastique ou ne sera pas. Dès 85 nous nous sommes rapproché des Bourbons d'Espagne. Louis de Bilbào, c'est un pote, on a joué la jevimetal ensemble au Festival de Tolède, il y quatre ans. C'est un super-batteur et un vrai chrétien. Une sacrée fête mariale, on s'est éclaté.

FIG-MAG : 2005 a été la grande année pour vous...

Mouloud : C'est vrai que jusqu'ici on sortait pas beaucoup des Yvelines et des Hauts-de-Seine. L'automne dernier on a fait un live-by-night au Puy-du-Fou, en hommage à la Vendée Militaire. On nous a dit après "C'est mieux que les Pink Floyd à Pompéï!" Ça a fini au petit matin, par une communion de masse, le truc fabuleux !

Elvis du Plessis : On a joué au Printemps de Chartres, aussi.

FIG-MAG : Vous voulez dire au Printemps de Bourges ?

Elvis du Plessis : Non, au Printemps Liturgique de Chartres, à la fin du pèlerinage.

FIG-MAG : Avez-vous des modèles particuliers dans le métier ?

Louis-Jacques : Charles Maurras et les Sex-Pistols. Mais aussi Pie V, Jean-Paul II... on est très éclectiques.

FIG-MAG : Quel est votre itinéraire musical, à chacun ?

Mouloud : Moi, tout a commencé quand j'ai rencontré "Mamelle" à Jeanson-de-Sailly, elle montait son groupe les Blue Blood, elle cherchait d'autres horizons confessionnelles au clavier (Armelle-Laure Sublime de Lamotte, dite Mamelle, une cousine Bourbon-Parme, fut l'espace d'une saison "l'égérie vénérienne-vénéneuse du monarchisme acoustique" NDLR).

Jean-Emmanuel : Moi, j'étais fan d'un groupe comme Wondertits, sans aucune compromission, surtout leur album Holy Leather. J'étais très Artic Monkeys aussi, évidemment.

Philippe-Frédérick : Moi, au début, l'orléanisme me broutait, je pensais qu'à la moto. En fait, j'étais plutôt tendance anarcho-monarcho (rires).

Louis-Jacques : Moi aussi j'ai eu ma période révoltée, j'écoutais Jean Ferrat, Fuck the cat. Je sortais avec des petites bourgeoises. Je déconnais, quoi (rires).

Elvis du Plessis : Moi j'avais la vocation sacerdotale. C'est les Fleurs de Lys, mon groupe-culte, qui m'a fait découvrir que le rock'n roll pouvait rendre son âme à la France.

FIG-MAG : Vos projets pour 2006?

Louis-Jacques : On nous a proposé une tournée archiépiscopale, Chartres, Rouen, Beauvais, et l'apothéose le 15 août à Reims, en présence de Sa Sainteté Benoit XVI. Ça va casser du prie-dieu.

Elvis du Plessis : Mon grand rêve, c'est monter une opérette-rock-légitimiste, une adaptation scénique des meilleures encycliques de Pie IX. Un truc cool, quoi...

FIG-MAG : Merci les White Spirit, et... vive le roi !...

Elvis du Plessis : Dieu te bénisse, mec. Merci à ton canard.

brit politique - Impeach Blair on Iraq, says general

La chasse au Blair est un sport très populaire en ce moment. Le PM est attaqué sur tous les sujets et sur tous les fronts. Après les Tories, et les LibDem, les Labour vont peut-être finir par changer eux-aussi de leader.
On n'imaginerait pas ça en France où la Grande Muette porte bien son nom. Le général Sir Michael Rose, ancien commandant des casques bleus de l'ONU en Bosnie, a publié cette semaine (10/01) dans le Guardian un papier où il appelle au renversement de Blair, fautif au sujet de l'Iraq. Soit Blair a été négligent et n'a pas suffisamment vérifié les informations (fausses) sur les 'Weapons of Mass Destruction' (WMD) que l'Intelligence lui avaient communiquées; soit il a délibéré menti au Parlement pour obtenir son feu vert à l'envoi des troupes britanniques en Iraq. Dans les deux cas c'est impardonnable. Je me souviens que Polly Toynbe, l'une des éditorialistes du Guardian, journal clairement à gauche, avait appelé à voter contre Blair aux dernières élections, pour cette même raison.
'Enough excuses: Blair must be impeached over Iraq' c'est le titre. 'The only way Parliament can regain the trust of disaffect voters is to admit that it was wrong to support the war. Parliament should therefore ascertain how far the prime minister did evaluate intelligence regarding WMD and how he assessed the reliability of the many sources that provided that intelligence (...) Mr Blair is an able barrister who should relish the opportunity to put his side of the case. No one can undo the decision to go to war. But the impeachment of Mr Blair is now something I believe must happen if we are to rekindle interest in the democratic process'.
http://www.guardian.co.uk/comment/story/0,,1682755,00.html

12 janvier 2006

film - le plus mauvais film de 2005...


...and the winner is: Star Wars III - The revenge of the return of the Sith.
Well it was a great favorite.

Au vu des deux premiers 'prequels', on ne s'attendait certes pas à une merveille mais le film ne remplit le contrat minimal. Intrigue linéaire, personnages ridicules, acteurs pas dirigés. Musique et effets gonflants.

Lorsqu’on revoit Star Wars tout court aujourd’hui, c'est toujours aussi gnan-gnan, avec les effets spéciaux de Space Invader et les vaisseaux de 30 centimètres en plastique filmés en gros plan. Mais au moins, c'était rafraichissant et mignon, par rapport à cette merde intersidérale prétentieuse et numérique. Par rapport aux scènes de sitcom brésilienne entre Anakin et Padmé, le flirt Solo-Leïa c’était du Marivaux. Bon, les personnages. Anakin (censément l'élu) est toujours con comme une huitre : il se fait manipuler par Palpatine comme un enfant de 8 ans. (Comment un type aussi con peut-il devenir un génie du mal, je vous le demande?)

La jolie Portman m'a fait un peu de peine, obligée qu'elle est par contrat de tenir le rôle de la potiche pleurnicharde. Dans l’épisode précédent, elle avait presque un vrai rôle de femme d'action quasi sexy. Les Jedi n’en parlons pas, ils sont pathétiques. Je ne veux plus devenir un Jedi quand je serai grand.

Deux semaines avant de commencer le tournage, quelqu’un s’est avisé qu’il faudrait peut-être des dialogues. Ils ont donc été écrit par un stagiaire CGI ukrainien récemment arrivé à Los Angeles, gros fan de la série. Résultat : peu de choses, et une sobriété d’expression qui force le respect 200 mots, sujet-verbe-complément-grognement.

Pour meubler la vacuité et mériter son salaire, chaque collaborateur au script a ajouté sa scène de sabre. A l’arrivée ça fait environ 17 combats inter-minables. En gros, tout le monde contre tout le monde : Obiwan vs. Doku, Obiwan vs. Anakin, Yoda vs. Palpatine, Obiwan vs. le général robot, Windu vs. Palpatine etc etc.... épuisant).

Plus encore que dans les épisodes 1 et 2, on peut voir que le film a été conçu comme un trailer pour le jeu vidéo (un mix de shoot em up, de fight et de flight simulator).

En résumé c’est le plus mauvais film de l’année 2005 et probablement le plus mauvais film produit sur terre depuis Matrix 3. Je vais tacher d'inviter les numéros 3 à l'avenir.

11 janvier 2006

"Petits suicides entre amis" de Arto Paasilinna

Si comme moi vous aimez Aki Kaurismaki, son humour bizarre et la tendresse ultra pudique qui irradie ses films (Leningrad Cowboys, Au loin s’en vont les nuages…), entre Jim Jarmush, Jacques Tati et Buster Keaton, alors vous aimerez ce petit livre de Arto Paasilinna.
C’est un road movie en autobus de la Finlande au Portugal. On est loin de la Finlande de Nokia et des champions automobiles. Comme chez Kaurismaki encore, les héros sont des militaires alcooliques, des agriculteurs mélancoliques, des douaniers au chômage, des propriétaires de pressing, des directrices adjointes d’école primaire. Ils sont tous taciturnes et d’une pudeur exubérante. Ils aiment le poisson, un bon sauna et n’importe quelle boisson alcoolisée.

10 janvier 2006

Fabulous Animals

En tant que ressortissant de la communauté bobo, il m'est apparu nécessaire de m'intéresser à l'art contemporain. Après que la Tate Modern a refusé de me vendre l'un de ces milliers de cubes blancs qui encombrent son grand hall, j'ai erré sans but sur la rive sud de la Tamise et, help me god, j'ai trouvé mon chemin de Damas. Sous la forme d'une giraffe. C'est elle à gauche là. J'en suis très fier.

"Even on tiptoe the Giraffe is no match for the annoying Teezer Tree"

C'est le thème du petit automate en bois que j'ai acquis à l'exposition de Noel de la British Toymakers Guild. L'humour absurde et zoologique de l'artiste Neil Hardy n'est pas sans rappeler celui du cartoonist Gary Larson, un autre grand ami des bêtes, totalement fou dans sa tête. C'est un objet totalement analogique. Néanmoins, quand on tourne la manivelle, on se croirait en Tanzanie.

Si vous voulez admirer ma girafe en action (c'est pas cochon) ainsi que les autres oeuvres de Neil Hardy, allez donc visiter son site, Fabulous Animals. C'est mon site de la semaine. Cliquez à droite, là dans la marge.

9 janvier 2006

foot - comment gagner £25,000 grâce aux Reds

Vous savez qu'ici les bookmakers prennent des paris sur tout et n'importe quoi.
Hier un supporter de Liverpool a gagné 25 000 livres. Il avait misé 200 livres au mois d'août sur le fait que Xavi Alonso marquerait un but de son propre camp avant la fin de la saison.
Et c'est ce qui s'est passé dimanche en FA Cup. A la dernière minute du match Liverpool-Luton, Luton était mené 4-3 et le gardien est monté pour le corner "de la dernière chance". Le corner a été repoussé par la défense, Alonso a récupéré la balle dans le rond central et a tiré victorieusement dans le but vide avant que le gardien ne puisse revenir dans ses buts.
Ma collegue Marie, une fan de Liverpool, m'apprend que Beckham a marqué un but comme ca pour Manchester il y a quelques années. Zizou en avait mis un pour Bordeaux, aussi.

english word - 'Cheers mate'

Dans les films, dans la langue qu’on croit connaître, cheers ça veut juste dire « santé » quand on trinque. To cheer up c'est (se) remotiver. Mais c’est aussi et surtout employé ici - par à peu près tout le monde un peu « working class » ou juste cool, pour dire au revoir ou merci. Expression totalement inexistante aux US.
« Cheers, mate » est intraduisible : le sens général à mon avis, c’est une synthèse de « thanks », « see ya » et « take care ». Marie-Anne Sparks ne se souvient pas que l’expression était employée quand elle était petite il y a 20-25 ans. Elle émet l’hypothèse que ce serait une importation australienne. Effectivement, elle n'est pas employée par les plus de quarante ans. Je mène l'enquête.

film - Match Point (ENG)

Comme vous le savez peut-etre, je suis un grand admirateur de Woody Allen. J’ai vu et aimé ses 30 précédents films. J’adore son univers, son humour. J’ai vu comme tout le monde la dégradation de la qualité de sa production depuis 15 ans. Life and anything else était sûrement son plus mauvais film ever. Mais meme dans ses films les plus “faciles” comme le « Scorpion de Jade ou “Escroc mais pas trop », je trouvais des histoires rigolotes, des bons moments, du charme.
Ici, rien. Ce film est tout simplement nul et non avenu. Ennuyeux.
Je ne comprends rien aux nombreuses critiques dithyrambiques que j’ai lues dans la presse. J’aimerais qu’on m’explique. Pour moi, c’est long, c’est redondant, c’est lourd.
Pourtant, je veux bien admettre un autre langage que l’humour. J’ai aimé les films noirs et tragédies de Allen (Une autre femme, September) ; j’ai aimé ses satires sociales et ses mystery murder stories. Sur exactement le même sujet, « Crimes et délits » avec Martin Landau était une merveille. Ici, rien.

On pourrait imaginer que c’est un signe de santé artistique, à 70 ans, que d’aller tourner un film loin de Manhattan, et de s’essayer à un tout nouveau genre, quelque part entre le drame bourgeois à la Chabrol, le crime dostoïeskien traité avec un froideur bressonienne et le suspense criminel à la Hitchcock. Mais dans tous les Hitchcock et dans les bon Chabrol il y a de l’humour et du charme. Ici le résultat est tout simplement aussi ennuyeux qu’un mauvais Chabrol. Time out a raison de dire que c’est du sous-Ripley, du sous Patricia Highsmith. On voudrait faire froid, mais on fait juste chiant. Rien ne m’intéresse dans ce Barry Lyndon contemporain. Entourée d’un faux Rupert Everett et d’un faux Jude Law, Scarlett Johanson n’arrive jamais à nous émouvoir, à peine à nous émoustiller.

J’ai bien peur que la vérité, c’est tout simplement que Woody a pris l’argent qu’on lui offrait en Angleterre et a fait d’un mauvais scénario un film encore plus mauvais en le filmant dans un Londres de carte postale. Autre américain exilé, Robert Altman avait fait un drame social et criminel beaucoup plus amusant et intéressant, en utilisant pareillement les financements, les décors et les acteurs anglais (Gosford Park).

Mauvais signe, je viens de lire que son prochain film sera tourné en Espagne, pour le producteur barcelonais MediaPro, qui a signé sans meme avoir lu de script. Ca confirme mon hypothese. J'ai vraiment peur que Allen embourbe sa fin de carriere en devenant la danseuse ou l'alibi culturel de producteurs européens chasseurs de subventions.

Si je suis si catérogique et négatif sur ce film, c'est peut-etre aussi qu'en tant que que vieux fan, je me sens trahi par l'oncle Woody.

NOTE : 2/5


I am a huge huge fan of Woody Allen. I have seen and loved his 30+ films. I consider him as a member of my family. A weird and funny uncle. Just the ritual beginning with the black screen and actors names in white typo, with old jazz soundtrack, always makes me feel like at home. I was even able to enjoy the worst of his films during the last 15 years – the worst ever being probably Anything else while Melinda had some good bits. Even if I saw the flaws of these, they still looked funnier and more touching to me than most of modern American movies.
Here nothing at all. For the first time ever, I was bored to death watching a Woody Allen film.
One could say it is a sign a creative youth to be able – at 70 years old – to shoot so far from Manhattan and try a brand new genre or form. But I am afraid Woody just took the British money and creative liberty offered here. Another very American director, Altman made a much better use of British financing, actors and social clichés with his clever “Gosford Park”.

On exactly the same plot and moral question, “Crime and misdemeanours” with Martin Landau, was marvellous. Here we are somewhere between Patricia Highmith’s Ripley, Dostoïevski-ish moral drama and Claude Chabrol’s depressing bourgeois crime story. But we are nowhere. Looking for a new manner it seems he could not find a consistent new style. The dull storytelling and direction raises no interest in the plot, in the characters, in anything.
Even the cast is desperately dull. I don’t understand the fuss about Johansson. She has great breast OK, but I am not interested, let alone moved by what she does. She might become a minor blonde, a Kim Novak, certainly not a Marilyn or an Eva Marie-Saint. The Jude-Law-looking guy is boring, and the Rupert-Everett-looking one.

To summarise, if you love Woody Allen, avoid this film. But if you hate his usual him, maybe you’ll find in this film some qualities I was unable to see.

pour commencer

Il parait que pour être cool, il faut maintenant faire un blog. Alors voilà j'essaie.
Pardon d'avance pour les accents, je vais essayer de faire de mon mieux avec qwerty mais je risque de faire pas mal de fautes. Pour l'instant je maitrise bien le "é".
Je me propose de poster ici quelques observations d'un résidant francais sur Londres, sur les anglais, sur les médias anglais.

Il y aura des choses en anglais et en francais. Parfois mélangés. Il y a aura a boire et a manger. Des reviews de livres et de films. La chronique de mes découvertes dans la langue de Shakespeare, d'Elizabeth II et de Wayne Rooney. Un peu de foot. British politics.

Journal of a Frenchman in London, one of so many. Weird things about the UK. Curious English facts. Wonders of speaking English. Film, movie, TV reviews. High-definition for dummies (that's what I do for a living). British politics. You name it.