17 janvier 2006

foot - Sven s'emmêle

A l’instar des producteurs qui haïssent les acteurs autant qu’ils adorent les actrices, les entraîneurs de foot détestent généralement les joueurs de foot. C’est le cas de l’entraîneur de l’équipe nationale anglaise, le suédois Sven-Goran Eriksson. Mais en plus de tous les abrutis en protège-tibia, Sven-Goran a un autre souci dans la vie : les journalistes. Après la chasse au Blair dont j’ai déjà parlé, les journalistes de tout le pays ont déclaré sus au suédois. Et les journalistes, c’est une sale engeance, chacun l’admet volontiers. Moi-même depuis que j’ai été mordu par une collaboratrice des Echos et que je suis devenu une sorte de journaliste, je fais des choses bizarres. Par exemple je harcèle le directeur technique de TPS jusqu’à ce qu’il craque et m’avoue s’il compte lancer la HD en 720p ou en 1080i. Et le soir j’écris des bêtises, juste pour le plaisir. ‘Un bon journaliste est un journaliste mort’ comme aime à le dire Serge Dassault, qui le tient de son père qui le tenait de Richard Nixon.

Les tabloïds n’ont jamais été tendres avec Eriksson. Après la peu glorieuse défaite de l’Angleterre en Irlande du Nord, le Sun, qui va toujours droit au fait, a barré sa une d’un gigantesque ‘FIRE THE SWEDE’. Il y a quelques mois, Sven avait du avouer une ‘affaire’ avec une salariée de la fédération anglaise. Sexe et football à la fois, c’était trop beau pour être vrai.

Cette fois Sven-Goran s’est pris un mauvais tacle par derrière. Il s’est fait piégé comme un pupille, dans la grande tradition des ‘tabloïd sting’. Un reporter du News of the World s’est fait passer pour un Sheikh arabe ayant l’intention de s’acheter le club d'Aston Villa et voulant demander conseil à Sven-Goran, pressenti par le Sheikh et ses conseillers pour devenir le nouveau manager dès la saison prochaine. On peut comprendre la naïveté du scandinave. Il est bien connu que les mafieux russes et les émirs arabes s’achètent des équipes de football au Royaume Uni dès qu’ils ont cinq minutes, ou quelques milliards d’argent sale à dépenser en vitesse. Et comme le deuxième passe-temps favori des mafieux russes et des émirs arabes, c’est justement de torturer des journalistes, comment Sven-Goran pouvait-il deviner que ce sheikh était un salarié de Rupert Murdoch.

Notre sympathique Nordique a donc donné quelques conseils gratuits au fake sheikh. Au passage, il a parlé boulot, confié que son plus cher désir, quel que soit le résultat de l’Angleterre cet été, est de quitter l’équipe nationale pour un poste plus rémunérateur (Eriksson est en contrat jusqu’en 2008). Plus ennuyeux encore, Sven a lâché au sheikh quelques gossips sur ses joueurs : Beckham a hyper envie de revenir en Angleterre parce que Posh Spice n’aime pas l’accueil au Gucci de Madrid ; Owen est malheureux et pas assez payé à Newcastle ; Sven-Goran déconseille par contre l’achat de Rio Ferdinand : ‘trop feignant’. En fait rien de vraiment surprenant, mais Sven s’est ridiculisé et a peut-être bien sapé le peu de confiance et d’autorité qu’il avait sur son équipe.

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