23 avril 2007

Balladur en tailleur (6 enseignements du premier tour)

1/ Vive les nouvelles technologies. Ne recevant aucune chaîne française sur la TV, j’ai tout de même pu voir la soirée électorale en direct, en streaming sur toutes les chaines, dans une qualité d’image très correct via internet. Ils ont fait un bel effort pour les expats. A ce propos Le Monde nous apprend que le nombre d'inscrits sur les listes électorales a plus que doublé par rapport à 2002: 941 364 électeurs, soit 436 063 électeurs de plus qu'en 2002 (encore un effet 21-avril). Le Monde toujours : En Grande-Bretagne, où l'on estime à 300 000 le nombre des Français, 52 000 s'étaient inscrits sur place pour le scrutin 2007. 15 064 électeurs, soit 32 %, ont pris part au vote, dont 13 560 à Londres. L'électorat français du royaume est très jeune, 29 ans en moyenne [un peu comme moi]. Avec 40,85 %, Nicolas Sarkozy devance Ségolène Royal (30,61 %) et François Bayrou (21,30 %). Les autres candidats, dont Jean-Marie Le Pen, sont écrasés.

2/ Des bonnes et des moins bonnes nouvelles. Good news first: super participation, great turnout, marginalisation des extrêmes et lamination des anti-européens - Le Pen à 11%, le PC a' 2% et Bové à 1% ça c'est des bonnes nouvelles. Maturité du corps électoral, notamment a' gauche et puissant effet anti 21-avril (moi personnel j’avais voté utile en 2002). En 2002 bien sur tout le monde avait pointé la mauvaise campagne de Jospin et la conjonction de circonstances amenant le Pen au deuxième toujours mais personne n’a eu l’idée de noter l’absurdité intrinsèque du scrutin présidentiel à deux tours.

3/ L'interminable discours de Ségo en blanc sur blanc (my god : plus royaliste tu meurs) a été la grande marrade de la soirée. La Royal m'a plus que jamais rappelé coach Santini dans les guignols. Même un jour comme ça, ou elle est sensée galvaniser le peuple, elle continue la com soporifique/hypnotique. On a vraiment envie de lui donner des coups de pied au cul pour la réveiller. Jean-Marc Giri a trouvé la formule qui tue : ‘Balladur en tailleur’. Difficultés de lecture ou balai dans le fondement, malaise en présence de supporters surexcités? C’est vrai que tout ces gens qui font du zèle et veulent pas s’arrêter de t’applaudir, c’est un peu vulgaire. A mon humble avis la pauvre Ségo n'a pas l'ombre d'une chance au deuxième - même si elle récupère la moitié des voix de Bayrou (comme le suggère les sondages) et fait le plein à gauche, ça suffira pas. Le total gauche est pas impressionnant.

5/ La TV sur internet m'a aussi permis de revoir la gueule enfarinée de Fabius, ce traître – maudit soit-il, et qu'Allah le pende par les génitoires. Et à chaque fois je repense à sa responsabilité historique dans un possible déraillement de l'Europe, et je me redis que le fait de ne pas l'avoir exclu du parti à ce moment là, était peut-être aussi l'arrêt de mort du PS (pour qui j'ai voté, quand même).

6/ La forte participation ne signifie pas nécessairement que la campagne a été de qualité. Personnellement je n'ai pas une haute opinion d'aucun des trois principaux candidats et de leurs programmes. Tous ont focalisé sur deux messages simples 'je suis différent' et 'nous pouvons avoir le beurre et l'argent du beurre', aucun n'a parlé avec courage de l'Europe et de la Constitution. Le mot Europe en particulier a été totalement absent de cette campagne. Seuls les anti-européens en ont parlé, comme d'habitude. Même Bayrou, censément pro-européen, a été très discret sur ce thème, focalisant tout sur le rejet (modéré) du ‘système’. On continue de faire semblant de penser que l'avenir des français peut dépendre de cette élection, suivie de décisions souveraines prises dans le 8eme et le 6eme arrondissement.

1 commentaire:

Corinne a dit…

D'accord avec toi pour son coté "Balladur en tailleur". Education rigide, manque de confiance en soi je ne sais pas trop à qui ou à quoi c'est du...
En revanche, ce matin je me suis énervée tout seule en regardant ce traitre de Besson parader à un meeting de Sarko.
Il en remet une couche sur l'incompétence de S.Royal en justifiant sa trahison par des accents de prétendue objectivité: "le progammme de Sarkozy est le seul à être réaliste et performant pour la France" (c'est ce que j'ai retenu de son discours)
Ségolène Royal est loin d'avoir l'expérience de Sarkozy , c'est vrai, mais je pense qu'elle a démontré sa réelle volonté de changement, d'écoute et de pragmatisme. Je ne rajouterai pas une couche sur le coté "la politique vue par une femme" mais je pense que la rupture s'appuie aussi sur ce qu'elle est, ce qu'elle a vécu et sur une vision de la société qu'elle veut pour ses enfants. Je sais ce sont des lieux communs mais c'est ce qui est.