1 avril 2006

brit foot - highbury avant fermeture


Sujet : racontez une journée au stade

Introduction
Premier avril 2006. The Fool’s day. Cet après-midi, pour la première et la dernière fois de ma vie j’ai pris place dans les tribunes de Highbury. Pour la dernière fois parce que le mythique stade d’Arsenal va être détruit d’ici quelques semaines, dès la fin de la saison en mai. Je ne remercierai jamais assez Teun de nous avoir trouvé des places. My dream-come-true comme on dit à la télé-réalité. C’était peut-être aussi pour moi la seule et unique occasion de voir Thierry Henry sous le maillot d’Arsenal FC – car comme chacun sait, il risque de quitter le club à la fin de la saison. Bref pour moi tout cela valait la somme assez conséquente que j’ai déboursée, et que je ne dévoilerai pas par décence (cf. ma conversation avec le chauffeur de taxi raconte sur ce blog). Un indice : ça m’est revenu à une livre par minute de match.

Développement
Je passe rapidement sur le match lui même parce que bon, tout le monde n’aime pas forcement le foot. L’équipe qui avait battu la grande Juve quatre jours plus tôt n’a eu comme prévu aucune difficulté pour infliger un 5-0 a Aston Villa (16eme du Championnat). Lehmann, Touré, Senderos, Flamini, Eboué a l’arrière, Gilberto, Pires, Fabregas, Reyes au milieu, Adebayor et Henry devant. Campbell, Ljungberg et Ashley Cole sont toujours blesses. Buts d’Adebayor et Henry en première mi-temps. Dès les premières secondes de la deuxième mi-temps, long ballon vers l'avant, remise en retrait du talon d’Adebayor pour Henry seul à vingt mètres ; Henry enroule le ballon de l’intérieur du pied droit pour l’expédier dans la lucarne opposée. But classique de Thierry, toujours ‘chirurgical’ dans cette position (cf. Irlande-France entre cent autres). Puis Arsène Wenger sort Henry pour l’épargner en vue du match retour contre la Juve. Il le remplace par van Persie qui revient de blessure et marque un but splendide après quelques minutes seulement sur la pelouse. Enfin Diaby, qui a remplacé Fabregas, marque le cinquième but.
Pour l’occasion, j’ai acheté le matin même, et pour la première fois de ma vie, un appareil photographique et j’ai réussi à le faire fonctionner. Comme on était très bien placés (merci Teun), j’ai pu prendre par exemple une photo de Titi attendant tranquillement un ballon près de la ligne médiane, dans son attitude typique et nonchalante de fauve au repos (mais prêt à bondir).

Higbury mon amour
On comprend la nostalgie des vieux supporters et leur tristesse de devoir quitter ce stade vieillot, cosy, bourré de 93 ans d’histoire. Contrairement aux stades modernes de style soucoupe-volante-béton-acier-posées-sur-terrain-vague (Stade de France) il n’y a ici aucune aire d’approche et on ne peut le voir nulle part dans son ensemble. Parce que le stade fait partie du quartier. C’était un terrain de sport dans le village d’Islington autour duquel on a progressivement construit des tribunes en brique et en bois. C’est pourquoi aujourd’hui le stade est serti au milieu des maisons dans ce quartier d’habitation près du métro du même nom. A part l’entrée principale, les autres entrées ne sont des trouées entre les maisons environnantes. Partout est proclamé ‘Arsenal 1913-2006 The Final Salute’ avec la couleur grenat et or d’un ancien maillot commémoratif. Moi je portais – et je porte encore – le classique maillot rouge et blanc, cadeau de Delphine – merci Delphine. Dans l’escalier des tribunes, une photo du Arsenal-Tottenham 1934. 68,000 spectateurs ce jour là. Les Spurs avait gagne mais Arsenal avait tout de même remporté le titre. Je suppose qu’à l’époque la plupart des places étaient debout, ce qui est interdit aujourd’hui pour des raisons de sécurité. C’est pourquoi le stade aujourd’hui ne peut pas contenir beaucoup plus que les 38,000 personnes que nous étions aujourd’hui. Et c’est pourquoi on a construit le Emirates Stadium à Ashtonbury, qui contiendra 65,000 places.

Ce que vous avez le plus adoré
Ce que j’ai le plus adoré c’est l’ambiance familiale et bon enfant qui règne dans les tribunes. Les chansons, la joie. Si vous êtes allé un jour au Parc des Princes – ce que je vous déconseille de faire – vous savez qu’il n’y a que des hommes, dont une forte proportions de connards excités et frustrés. Ici pas de virages ‘ultra’, pas de dichotomie entre les ultras parques dans les coins et le reste du public un peu ‘touriste’, silencieux, qui a un peu peur des connards. Ici pas de problème de hooligans, aucune agressivité envers les supporters ou joueurs visiteurs (sauf Tottenham pour être honnête), aucunes insultes envers les arbitres. Juste l’amour du foot et de l’équipe. Pas de fosse ou de grillage entre la pelouse et les tribunes, juste deux mètres de gazon – les premiers rangs sont à trois mètres des joueurs. La plupart des places sont réservées aux abonnés, souvent des familles : pères, mères, adolescentes, enfants, couples de jeunes, papys. Ici le football c’est l’après-midi ; c’est une sortie familiale. Et la ou nous étions, la gentrification n’a pas encore trop frappe – le public reste en majorité populaire.

Conclusion
J’ai acheté le programme-souvenir bien sûr, avec Fabregas en couverture. Numéroté 01810. On y apprend de belles histoires sur l’histoire centenaire du club. Le 4-4 contre Tottenham le 15 octobre 1963, avec (comme tu le sais Manu) deux buts d’Eastham, un de Baker et un de Strong. On nous propose d’acheter un foot square de la pelouse légendaire pour 25 pounds. On apprend que les Arsenal Ladies sont toujours en tête de la FA women’s Premier malgré leur défaite contre Charlton Athletic. Plein d’autres choses encore. De l’histoire et du marketing. A la fin du match le speaker a annonce que Newcastle a battu Tottenham 3-1. (Maman, Tottenham c’est le quartier voisin d’Islington et c'est l’ennemi héréditaire d’Arsenal FC - leur stade est à deux kilomètres a l’Est). Arsenal revient cinquième au classement a deux points de Tottenham et un match de moins. Je vais peut-être finalement m’acheter un bout de pelouse pour mon petit jardin….

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